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--> EDITORIAL  ECONOMIQUE

 L’ETAT REGALIEN  ABDIQUE FACE  AU POUVOIR
DE LA PEGRE GLOBALISEE
 

 L’EPOUVENTABLE CONSTAT 

 Face à l’effacement de l’Etat régalien devant les pègres en tout genre, les gouvernements sont devenus des commis corvéables des centres d’intérêts occultes , entre les mains de mafias disparates ..   Cosa Nostra, « French Connection » , Triades chinoises, Yakuzas japonais…Les formes mafieuses de production et la criminalité organisée  remontent certes à la nuit des temps . Mais  d’autres apparaissent , plus contemporaines , comme les groupes  délictueux  nés de la dislocation  de l’ancien empire Soviétique   ou des Balkans . Partout dans le monde , la crise de l’Etat-providence et la libéralisation à outrance ont favorisé le développement  des trafics les plus variés .   En effet, le trafic s’étend  de la drogue aux armes en passant par des  matières radioactives , sans oublier les métaux  précieux  et les objets d’art, associés à la prostitution et son corolaire la contrebande et la contrefaçon des médicaments .   Quant aux organisations  criminelles,  des plus rustiques aux plus sophistiquées , elles n’ont jamais connu un essor aussi brillant .  En revanche, la légalité, l’ordre public et les populations sont durement affectés : « des secteurs entiers de l’économie, des villes des provinces  et des régions tombent sous le joug des nouveaux maîtres de la guerre ou du monde glauque  de l’Argent sale «  et des narcotrafiquants .  Face à cette évolution , les vieilles stratégies de lutte d’autant plus inadaptées et inefficaces, ce sont les Etats eux-mêmes, sous la  coupe de dictatures ou de dirigeants voyous, dévoyés  qui  se livrent aux opérations  délictueuses ou permettent à des groupes paramilitaires  de mener leurs activités illicites , en échange de la répression  politique de l’opposition, à l’instar de ce qui se passait en Amérique latine  .   Par ailleurs, depuis l’aube des temps, en passant par l’antiquité , le moyen âge et durant les régimes anciens, les organisations délictueuses ont toujours existés . Mais  depuis la fin du XX e siècle, l’abandon de souveraineté associé à la mondialisation libérale qui ont permis aux capitaux de circuler sans entraves d’un bout à l’autre de la planète . Favorisant ainsi l’explosion du marché de la finance hors contrôle , auquel  s’est connectée une  grande truanderie .   Dans ces eaux âcres baignaient albanophones, oligarques russes, triades chinoises, parrains calabrais ou siciliens   qui s’ajoutent à la horde des pirates des mers chaudes et trafiquants de stupéfiants ,  d’armes, de bois précieux et de diamants . Sans oublier     les cigarettes de contrebande qui génèrent plusieurs milliards de dollars, avec la complicité de l’industrie du  tabac .

 Cependant , les turpitudes ne  s’arrêtent pas là .  Elles engendrent aussi le trafic des êtres humains et les animaux en tout genre .  En effet, selon  l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le bénéfice de ces activités délictueuses , à l’exclusion de l’évasion fiscale, se seraient élevées à environ  2100 milliards de dollars *, en 2009 . Soit l’équivalent du Produit  intérieur brut (PIB)   de l’Italie .   Le blanchiment d’argent représenterait la bagatelle de 1600 milliards de dollars supplémentaires  , dont 70% , entièrement  légalisés à travers le système financier . ** En effet, selon MM. Michel Koutouzis et Pascal Perez «  de la banque du Panamà à la Bank of credit of commerce international (BBCI), de la Banque de Monaco à JP Morgan  Chase , de la Banque de New-York  à la Citibank of Scotland à Merrill Lynch   et la Lehman Brothers et la liste est bien longue , pas une seule  institution financière qui n’ait  pas impliqué dans des histoires de blanchiment d’argent issu de trafics illégitimes , de caisses noires des services secrets , d’opérations frauduleuses  ou de  pots-de-vin «  . La question est :  à qui profite le crime ?  Cette industrie de l’ombre, qui nuit  aux Etats autant qu’à  ses clients dérobent  ses vrais bénéfices bancaires au regard du public .   En ce qui concerne la drogue,  les questions sur les motivations  et  sur les échecs répétés de la guerre  contre ce fléau, restent sans réponses .   Mais on ne s’interrogera  non plus, sur les motivations de la toxicomanie ni sur les voix, de plus en plus nombreuses , qui plaident pour la dépénalisation .     En effet, comme bien d’autres trafics, ce « business » a ses seigneurs et ses victimes . Il   a aussi ses profiteurs et ses soutiers .  Mais  au-delà , il existe  des logiques économiques pousse-au-crime .  Sans la misère insondable qui les accable, tout porte à croire ques les paysans ne s’abstiennent  pas à planter des cultures illicites en Amérique latine ou en Asie . A cet  égard, certains doubles discours ne manquent pas de piquants .  N’est-ce pas la très prohibitionniste Administration Américaine qui, pendant la guerre du Vietnam, pour soutenir le maquis anti-communiste favorisa la production de l’opium , devenue une arme stratégique , dans les champs de pavot  du Triangle  d’or .  Dont la commercialisation est assurée via des avions d’Air America, affrétés par la Central Agency (CIA) .  Par ailleurs, si les Etats occidentaux dénoncent goulûment la corruption et l’argent sale, pour clouer au pilori  un gouvernement qui leur déplaît , ils restent très discrets  quant il s’agit d’un pouvoir ami ou d’un pays assurant leur approvisionnement énergétique . 

 Par ailleurs,  Il est de bon aloi de signaler qu’il s’agit d’une liste à rallonge qui engendre corruption et pots-de-vin, délits d’initiés , manipulations de cours , détournements d’actifs et faux bilans, abus de  biens sociaux et sociétés fictives , évasions fiscales et autres montages financiers à la limite de la légalité : voici un échantillon de ceux qui profitent des lacunes et des règles  de lois . Il s’agit  de cadres en col blanc, des bureaux d’avocats , des cabinets comptables , qui s’ajoutent à la horde des consultants , des prête-noms  conseillers de  multinationales comme Apple, Strabuks, Google, Amazon et consorts …Qui rejoignent la cohorte des mafieux !!!   En effet, comme une aiguille de phonographe qui dérape , ils peuvent bien, régulièrement , jurer qu’il vont agir : l’un des derniers bastion de ceux qui se sont accommodés des sociétés offshore et des paradis fiscaux , le Luxembourg, dirigé, depuis 1995, par le très libéral Jean-Claude Juncker , également président indéracinable de l’euro-groupe d’où il donnait de drastiques leçons de gestion des deniers publics de 2005 au 21  janvier 2013 ! Finalement, il quitte le pouvoir, contraint et forcé , après sa défaite aux élections législatives luxembourgeoises .     Alors que les peuples vacilles sous les effets d’une crise qui rabote leurs acquis  afin de pouvoir sauver les profils , les gouvernements jurent , au fil des G8, des G20 et des GXXL, que cette fois , les paradis fiscaux , secret bancaire et montages financier douteux  seront condamnés  (…) Du moins  le souhait très fort .  Si fort  qu’il serait inutile de réprimer ces acteurs économiques aux façades honorables (…)  le vieux disque rayé répète en boucle : « il suffit d’y croire  «  … Hélas, personne n’y croit !

  LE PILLAGE DES OBJETS D’ARTS

 Causant aux nations du Sud une perte irréparable de leur patrimoine , le trafic des biens culturels est essentiellement dû à la spéculation qui règne dans les pays accueillant les grands marchés artistiques de la planète . Quant aux conventions internationales, elles se révèlent d’une piètre efficacité .   Rappelons-nous, dès la prise de Bagdad par les forces américaines, le 9 avril 2003, les pillages et les incendies avaient succédés aux bombardements .  Le 10 avril, le Musé archéologique de Bagdad, témoin de la culture millénaire de l’Irak, avait été mis à sac , peu avant les incendies de la bibliothèque et les archives nationales . Il s’agit d’un crime contre l’humanité  toute entière .    En effet, sur les cent soixante-dix mille pièces  répertoriées  avant la guerre , quatorze mille auraient été volées ; quatre mille auraient été récupérées ou restituées .  Le 16 avril  2003, le Président français Jacques Chirac qualifiait ce pillage et celui du Musé de Mossoul de « crime contre l’humanité «  ***.  Il mettait ainsi de son côté les pays spoliés de leur patrimoine culturel .  Gardait-il en mémoire deux autres affaires de pillage  d’objets d’arts , certe minimes  comparées  à la mise à sac des musés irakiens , mais dans lesquelles il avait été mis en cause ?   Il est de bon aloi de rappeler  que, fin 1996, ses proches collaborateurs offraient à M. Chirac une statuette en  terre cuite provenant du Mali .  Les photos publiées par « Paris Match » , permirent aux responsables du Conseil International des musés (ICOM), une ONG proche de l’Unesco de l’identifier : elle parvenait d’un lot  d’objets saisis par la police , quelques années auparavant  sur le site d’une   fouille  illicite et volés lors de leur transfert  au Musé de Bamako . L’affaire ne pouvait pas tomber plus mal , car la France s’apprêtait à ratifier la  convention de l’Unesco censée lutter contre le trafic des biens culturels .   Par ailleurs, dés le début de 1998, après plus d’un an de tractations  avec l’ICOM, M. Chirac restitua , bon gré , mal gré, la statuette au Musé de Bamako . La seconde  affaire s’est déroulée en avril 2000, lors de l’inauguration de la salle des arts premiers du Musé du Louvre , vitrine de ce qui allait devenir le Musé des arts premiers  quai Branly , à Paris , projet cher  à l’ancien Président et ouvert au public , en 2006 .   Difficilement qualifiable par nature, le pillage des biens culturels est  estimé  entre 2 milliards et 4,5 milliards d’euros , juste derrière les trafics d’armes et la drogue .  Reproduisant ainsi les inégalités dominantes des autres marchés  en drainant les richesses des nations du Sud  vers les galeries et les collectionneurs des pays du Nord .   Par ailleurs , les territoires en guerre demeurent de très bons fournisseurs : Musée de Kaboul, plusieurs fois mis à sac,   Institut des musées  nationaux du Zaïre  pillé , lors de la chute de Mobutu …

Ce saccage  se prolonge aux cent mille  tombes qui  ont été mises à sac au Pérou ;  à Chypre,  ce sont seize  milles  icônes  et mosaïques  qui ont été volés .   Selon les spécialistes, c’est le COMBODGE  qui a été l’un des pays les plus touchés .  Durant les derniers conflits , chaque armée avait bradé une partie de ses richesses culturelles pour se procurer des armes . Les bas-reliefs des temples et des palais d’Angkor ont ainsi subi de terribles mutilations , bien que ce site ait été inscrit, en 1992, au patrimoine mondial de l’Unesco .   En Afrique , les nombreuses guerres donnent l’occasion aux réseaux locaux d’antiquaires de dépouiller  les populations fragilisées , en fuite ou réfugiées .   En effet, en période de paix , l’absence de moyens de protection , la corruption et la misère facilitant ainsi les disparitions  dans les musées,   en encourageant les pratiques illicites .  Depuis 1994,  90% des sites de Bura,  au  Niger , avaient été dégradés par des fouilles clandestines . Au début des années nonante , une équipe de scientifiques néerlandais constatait que 45% des huit cent trente-quatre répertoriés avaient été pillés.   Durant la même période, les  statuettes en terre cuite, sokoto  et katsina , sont arrivées en masse sur le marché de l’art « primitif » , en provenance de fouilles illicites menées au nord du Nigeria  avec la complicité de l’administration locale .     Pour l’archéologue, Roderick  J. McIntosh, opérant sur le site de Djenné-Djen , au Mali, «  un objet d’art qu’on  a exhumé  sans faire le relevé de la strate archéologique qui lui est associé devient un orphelin de la chronologie . En outre, il exposa  sans mention de provenance archéologique , il est privé du contexte économique , social,  idéologique  et historique  dans lequel l’art ancien reste inexplicable «  . Ainsi que  les pièces en mouvance du site  ghanéen  de la civilisation disparue du Komaland , entièrement pillé dans les années huitante, sont désormais présentées avec la mention «  un peuple dont on ne connaît rien «  . 

 Partout , les pilleurs locaux fouillent puis vendent les objets à des antiquaires du pays, qui se chargent de les exporter . Au gré des marchands d’art et des  collectionneurs , ces objets changent de mains et de pays , participant ainsi à des expositions qui leur permettent de fréquenter les puissants à la recherche du pedigree , avant que  l’ICOM   et l’Unesco  puissent  réagir . Les prix sont multipliés par dix, cent ou mille .    

LE TEMPS JOUE EN FAVEUR DES PILLEURS 


 Les pilleurs ont le temps d’organiser leur trafic et se créer une clientèle .  Rappelons-nous de l’Irak de 1991,  où plus de quatre mille objets archéologiques  avaient été volés dans les musées .   En effet, dès 1991, plus de quarante milles objets archéologiques ont été volés dans les musées .En 2001, John Russel , archéologue du Massachussetts  College of arts de Boston, parlait de « sac définitif de Ninive » , après le démantèlement de nombreux bas-reliefs du palais de  Sennachérbib .  Mais le pire était à venir , comme le pressentait , début 2003, l’archéologue irakien Donny Georges : «  en cas d’offensive américaine, le pillage des sites sera  infiniment plus puissant qu’en 1991 . Les pilleurs ont eu le temps d’organiser  leur trafic et de créer une clientèle internationale . Ces  pilleurs sont puissants et armés «  .   En juillet 2003, l’archéologue et journaliste  Joanne Farrakah , constatait «  Jokka, la prestigieuse cité sumérienne d’Oumma , déterrée , il y a juste quatre ans ressemble  à un champ de bataille «  .  Par  ailleurs, selon l’archéologue américain Mc Guire Gibson , la plupart des sites du sud de l’Irak ont connu de tels pillages .  Au Nord , les soldats américains ont  protégé officiellement les lieux à partir 2004, mais après que les pilleurs se firent servis sur les bas-reliefs de Hatra et de Nimroud et eurent fini de détruire ceux de Ninive .   Par ailleurs, l’American Council for cultural policy (ACCP), constitué par les plus grands collectionneurs américains,  aurait-il joué un rôle dans la passivité des troupes américaines ? Certains de ses membres, qui ont rencontré des hauts responsables du Pentagone et du département d’Etat le 24 janvier 2003 , quelques jours avant le début de l’invasion de l’Irak, auraient-ils négocié un assouplissement des lois protégeant l’exportation des antiquités irakiennes ? Fort heureusement, le 22 mai suivant, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) adopta une résolution exceptionnelle imposant à tous les Etats de restituer les objets volés en Irak depuis 1990 et d’interdire le commerce . Jusque-là , la communauté internationale n’avait jamais réussi à s’unir pour lutter contre ces pratiques .    

 LES GROUPES DE PRESSION EXTRÊMEMENT PUISSANTS S’ATTACHENT A DEJOUER LES INITIATIVES VISANT A CONTRÔLER  CES DERNIERES  

Depuis 1954,  l’Unesco  avait proposé la convention de La Haye, applicable en cas de conflit armé .  Un protocole supplémentaire interdit l’exportation des biens culturels d’un territoire occupé et exige leur restitution .  A ce jour, cent cinquante Etats ont ratifié le texte.  Le Royaume –Uni et les Etats-Unis ne  les ont toujours pas rejoints .   En effet, en 1970, l’Unesco élaborait une autre convention , applicable en temps de paix , qui propose  des «  mesures à prendre pour  interdire et empêcher l’importation , l’exportation et  le transfert de  propriétés illicites des biens culturels «  .  Le texte encourage tout Etat qui a ratifié à adopter une législation protectrice et à répertorier les collections.  Il a une portée plus éthique que juridique , mais pour M. Guido carducci , ancien responsable  de la section des normes internationales de l’Unesco  «  ce fut un texte pionner qui a posé fondamentalement certains principes , comme l’exigence d’un certificat d’exportation pour les biens culturels et la possibilité d’en réclamer la restitution «  .    volés ou illicitement exportés «  , permet à un Etat d’engager une action contre l’acheteur de l’un de ses biens devant les tribunaux de l’Etat où il se trouve .   -die .    M. Francesco Bandarin , directeur de la culture à l’Unesco, le pillage des œuvres culturelles rapportait, en 2011, treize milliards d’euros, par ans …      

LES ARMES MORTELLES AU SERVICE D’INTERMEDIAIRES DOUTEUX
 

 Le commerce d’armes légères n’a pas l’envergure de celui des armements conventionnels , lourds . Toutefois, alimentés par des courtiers travaillant en réseau avec des agents de transports  et de finances . Ces  transferts  irresponsables visent quelques-uns des pays les plus pauvres du monde et les plus meurtris par des conflits .   En effet, entre le 31 juillet 2004 et 31 juillet 2005, des centaines de milliers d’armes de poing  et d’armes légères prélevées sur les réserves de guerre de la Bosnie-Herzégovine furent transférées, avec des dizaines de millions de cartouches, en Irak . Cette opération clandestine, sans aucun contrôle public, a été effectuée sous l’égide  du département de la défense américain .  L’une des sociétés  de transport aérien utilisée avait déjà été accusée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) de violation de  l’embargo sur les armes pour le Liberia  .   Si de telles livraisons étaient destinées aux forces de sécurités alors présentes en Irak , ce serait déjà une atteinte aux droits  de la personne dans ce pays . Mais selon des fonctionnaires européens . Certains de ces armes ont été probablement détournés  et    livrées directement ou par détournement  à des forces armées et à des groupes armés accusés de violations des droits humains , de même qu’à des pays sous embargo a des organisations criminelles . Et  sont souvent , soit payées en liquide ,  soit  troquées contre des drogues , des pierres  et de bois précieux , des minerais , du pétrole et d’autres ressources naturelles .    Les transporteurs de fret et des agences de courtage sont de plus en plus intégrés à ce commerce , surtout les trente-cinq pays  dont les exportations totalisent environ 90% du total mondial ****. La planète, en 2006, s’est couverte de réseaux de courtage de transports spécialisés tandis que l’industrie du fret traditionnel  fournit le soutien logistique aux opérations militaires des  Etats , via un autre canal  par lequel s’effectue la prolifération des armes .   

 LES FAIBLESSES DES LOIS FACE A LA PUISSANCE DES MARCHANDS DE CANONS …

   Au début des années 2000, environ  trente-cinq Etats ont adopté des lois et des règlements plus au moins stricts pour contrôler  les activités de courtage en armements .  Lois qui s’étendent  aux services de transports et de financement qui sont leurs associés , qui incluent parfois aussi des provisions extraterritoriales . Cependant, même là où ces lois existent , elles comportent  des  lacunes et des faiblesses .   Il s’agit d’un traité avec quelques bémols . En effet, en juillet 2006, sept pays :  L’Argentine, l’Australie, le Costa Rica, la Finlande , le Japon, le Kenya  et le Royaume-Uni,  ont diffusé à l’Assemblée générale des Nations Unies  une résolution en  faveur de l’élaboration  d’un traité sur le commerce des armes (TCA) . Examinée  en octobre 2006, par la Commission de l’ONU chargée de désarmement et de la sécurité internationale , cette résolution a été soutenue par cinquante-trois Etats .  Si plusieurs exportateurs  d’armes comme la Russie et la Chine , se sont abstenus , un seul Etat avait voté contre : Les Etats-Unis , sous la présidence de George W. Bush .   Par ailleurs, le 2 avril 2013, après sept ans de discussions, les Etats membres  des Nations-Unies ont adopté à une forte majorité, un TCA qui interdira aux Etats de transférer des armes classiques dans d’autres pays lorsqu’ils sauront que ces armes serviront à combattre ou à faciliter des génocides , des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerres .  Quelques jours seulement  après la décision de la Corée du Nord , de l’Iran et de la Syrie  de bloquer l’adoption par consensus  ce traité , cent-cinquante-quatre Etats ont voté en sa faveur .  La Chine et la Russie, mais aussi de gros importateurs  d’armes comme l’Inde, l’Egypte, l’Indonésie et les pays du Golfe , se sont abstenus . Les Etats-Unis, traditionnellement réticents à tout ce qui peu entraver un commerce des armes dont ils restent les champions , ont obtenu que les munitions (dont ils produisent  la moitié de volumes vendus dans le monde ) bénéficient de contrôles moins stricts .  Ce traité, ouvert à la signature et la ratification  le 3 juin 2013, lors de l’Assemblée générale des Nations -Unies , est entré en vigueur , après sa ratification par cinquante Etats .  

 LE DILEMME DE MELANGER UN COMMERCE LEGITIME , NOTAMMENT LE TRANSPORT HUMANITAIRE ET UN TRAFIC RELEVANT DU « MARCHE GRIS « 

 
Selon les termes de cette loi, le représentant local des armateurs aurait dû solliciter son enregistrement en tant que négocient en armes conventionnelles et demander un permis pour chacun des trois chargements . La loi sud-africaine  dispose aussi qu’aucun permis ne sera délivrer si les armes sont susceptibles de contribuer à des violations des droits humains . Mais la loi brésilienne ne  comporte aucune clause invoquant ces droits.  Finalement les autorités  sud-africaines n’ont imposé qu’une faible amende enguise de sanction .   Par ailleurs, les techniques commerciales ont été  adoptés  dans la gestion de la chaîne  utilisée pour les logistiques de défense , par transporteurs , courtiers et importateurs impliqués dans les trafics illicites et irresponsables .   C’est aussi  grâce à une mise en  réseau et une coopération mutuelle qu’ils peuvent assurer aux compagnies de navigation spécialisés , aux installations portuaires et aux agents de douane qu’ils utilisent des quantités de marchandises et des flux de trésorerie suffisants pour maintenir leur visibilité économique .   De plus, ces courtiers et ces transporteurs ont su exploiter l’incapacité de la communauté internationale à réguler effectivement le système bancaire extra-territorial . C’est ainsi qu’ils entretiennent un réseau de « coquilles vides «   ou de sociétés-écrans , dont l’activité consiste à assurer –soit directement , soit indirectement  par des filiales dans des paradis fiscaux  - les transferts irresponsables  et illégaux d’armements .   En février 2003, quelques semaines avant le déclenchement de l’opération dite «  Liberté pour l’Irak » , un cargo danois , le «  Karin Cat «  , a chaviré en pleine tempête,  en Méditerranée, à mi-distance de Malte et de Crête .  Le navire était parti le 27 janvier d’Envers et était attendu le 6 mars  à Doha, au Qatar , l’une des principales plates-formes de soutien aux opérations en Irak .  Comme Washington et Londres niaient encore toute intention d’envahir le pays, le capitaine a tenté de cacher aux enquêteurs danois la nature de son chargement .  Or en 2005, 205 tonnes de tuyaux et d’équipements divers  destinés à une société gazière , la  cargaison comprenait 158 tonnes de munitions .  Il s’agit d’un système sophistiqué de lance-missiles portable et un camion –radeur . 

L’équipement civil , destiné à la « Ras Laffan Liquified Natural Gasand co «  , basée au Qatar . Ce matériel avait été embarqué à Envers, mais la cargaison  militaire  - dont  l’enquête a révélé  qu’une partie était destinée au ministère  de la défense d’Oman (…) sic !Ensuite  le  supposé périple continua  via   la France, le Royaume Uni  jusqu’à son chavirement …. A la suite des attentats du 11 septembre , les Etats-Unis ont été à l’initiative des mesures destinées à améliorer la sécurité des transports internationaux : contrôles des conteneurs , des navires  et des avions en points de passage de plus en plus nombreux à travers le monde .   Un examen de cas des études  des Nations –Unies consacrées aux violations des embargos sur les armes révèle une lamentable défaillance des autorités quand il s’agit de vérifier les documents de douane et de transport .  Cela  est dû à une absence de formation , de responsabilités et de volonté politiques .  Mais aussi à la rédaction même des documents se rapportant aux cargaisons d’armes en transit .  Les normes des documents légaux requis par les douanes, les inspecteurs  et les officiels de l’import-export pour les certificats d’utilisation finale sont aussi floues que celles qui régissent la vérification  de ces documents .   Pour mette fin au courtage et au transport irresponsable d’armements, les lois nationales, des règlements et des procédures administratives doivent être établis sans retard .  La définition et la portée des  termes «  activité de courtage d’armement «  , mais aussi bien dans les législations nationales que dans les accords internationaux, devront inclure explicitement le fait de servir d’intermédiaire ou de prospecteur d’armes (pour les vendeurs comme les acheteurs ) . 

 CONCLUSION    

EN GUISE  DE CONCLUSION, IL EST DE BON ALOI DE RAPPELER  PONZI ET LE SECRET DE SES PYRAMIDES ****   L’escroquerie inventée en 1920, par Charles Ponzi  a continué à faire des victimes , notamment en Albanie, en Colombie , et par le biais du banquier Bernard Madoff, aux Etats-Unis . 

Il s’agit d’une arnaque, vieille comme la finance . Mais, avant 1920, les promoteurs de chaînes pyramidales faisaient du Ponzi – comme M. Jourdain de la prose-  sans le savoir . Carlo Ponzi est né à Parme, en Italie , en 1882 . Il débarque aux Etats-Unis en 1903, en pleine ère des « barons voleurs « , convaincu comme beaucoup d’immigrés que les rues y sont pavés d’or .  Devenu Charles Ponzi, cet adepte du principe de l’enrichissement rapide, mais doué de plus d’imagination que de talent, tente toutes sortes de combines , exerce mille métiers a souvent maille à partir avec la loi .   Employé de banque à Montréal en 1909, il est accusé d’avoir falsifié un chèque et condamné à trois ans de prison .  Relâché après moins de deux ans , pour bonne conduite, Ponzi  revient aux Etats-Unis .  Dix jours après son élargissement, il est arrêté à nouveau  pour avoir tenté d’y faire rentrer un groupe de travailleurs clandestins italiens. Il écope , encore une fois, deux ans de prison .    C’est en 1919, qu’il découvre, après maintes tentatives en tous genres, le filon qui établira sa renommée .  Depuis 1907, l’Union Postale Internationale émettait une sorte de timbre –poste universel , connu sous le nom de coupon-réponse international . Ponzi  tombe par hasard  sur l’un de ces coupons  dans une lettre en provenance d’Espagne .  Il  flaira la bonne affaire . Selon ses calculs , ce coupon  qui ne coûte dans ce pays que l’équivalent d’un cent américain , peut être échangé dans un bureau de poste des Etats-Unis  contre un timbre  valant 6 cents. Il  en conclut  que 1 million  investi en Espagne, en Italie ou en France, peut rapporter  six fois  cette somme , de l’autre côté de l’Atlantique . Il s’empresse de créer son entreprise , car il craignait que les grosses fortune de l’époque, les Du Pont , Astor, et autres Van Derblit , ne s’emparent de l’idée . Le 26 décembre 1919, The Securities Exchange Compagny  , voit le jour à Boston , avec Ponzy , comme fondateur , seul employé  et principal actionnaire .  L’entreprise émettait  des certificats «  garantissant » un intérêt de 50% pour un placement de quarante-cinq jours (…) !   Ces échanges de timbres et de monnaie, jugés illégaux par les autorités postales , s’avèrent impossibles , cependant , cela n’empêchent pas l’entrepreneur de tenir sa promesse : de nouveaux investisseurs sont recrutés en permanence ; leur apport permettait de rémunérer les anciens .  La société connut une ascension foudroyante : les déposants se  bousculaient  devant sa porte.   Ponzi menait un grand train de vie et se passait pour un génie de la finance .  En juillet 1920, à l’aube des années folles, il trônait au sommet de sa gloire .   Fidèle à ses habitudes, une presse complaisante bâtit sa légende «  j’avais en tout et pour tout 2 dollars et demi en poche, mais un million de dollars d’espoirs et de cœurs . Cet espoir ne m’a jamais quitté  »  - et son système – « j’ai commencé par observer les taux de change dans les pays européens . J’ai testé l’affaire pour mon propre compte . Pour voir.  Comment ça marchait . Mes premiers 1000 dollars sont  devenus 15 000 dollars « . Le New-York Times  estimait alors sa fortune à 8 millions de dollars .   Mais des doutes viennet freiner cette fulgurante ascension .  En août 1920, une investigation du «  Boston Post «    révèle le passé de Ponzi et ses séjours en prison . Le financier est arrêté . L’aventure qui aura duré huit mois  et coûté quelques 20 millions de dollars de l’époque , entre néanmoins dans les anales de la finance .  Après plusieurs périples  à travers le monde. La légende veut qu’il fit la connaissance  de Betino Mussolini qui lui avait offert un poste éphémère dans la compagnie aérienne de son pays d’origine. Il mourut au Brésil en 1949, dans la misère .

* ONUDUC, Estimation des flux financiers, illicites provenant du trafic de drogue et d'autres crimes transnationaux , Vienne 2012 -

**« Manière de voir No 130
 Conseil  International des musées (ICOM) a publié une liste rouge des antiquités irakiennes en péril .


***Un nouvel or noir . Pillage des œuvres d’arts en Afrique .
Paris Méditerranée , Paris , 1999 : dernier ouvrage paru  aux Editions  Agone , Marseille 2012

 **** Ibrahim Warde , Professeur Associé à l’Université – Medford Massachussetts – USA – Le Monde diplomatique –Marseille- Paris 2007 .               

DR MOHAMED BEN ABDALLAH

 DR OF BUSINESS ADMINISTRATION

SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAHGREB

AUTEUR DE « L ‘INTEGRATION ECONOMIQUE DU MAGHREB ENTRE LE POSSIBLE & LE REALISABLE »

 EN LIGNE SUR NOTRE SITE www.dr-ben-abdallah.ch

&

EDITORIALISTE-REDACTEUR EN CHEF DU SITE

 
www.dr-ben-abdallah.ch  


07/11/2013