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EDITORIAL

AL-JAZIRA :  LA CHAÎNE DE LA DISCORDE !

La naissance de la chaine d’information ,   «Al - Jazira « , quelques années après la première guerre du golfe 1990-1991, dans le sillage de la chaine d’information «CNN» qui avait ouvert l’ère de l’information en direct . Le décollage de la chaine Arabophone fut fulgurant, du fait que dans tout le monde arabe, la liberté de la presse n’était pas la première priorité des despotes qui gouvernent cette partie du monde.

L’engouement était tel, que même les despotes locaux commencèrent à  la redouter et la pointer du doigt , le cas échéant, la combattre avec leur propagande inepte .  Dans la foulée de son ascension fulgurante, l’émir  du Qatar, se hissa au rang du roi , après avoir déposé son propre père, en visite privée en Europe .  Depuis, sa grosse  tête vide  n’avait pas cessé  d’enfler ...

La tactique de la Chaine d’information Al-Jazira est simple : Monter en épingle  un fait divers, appeler deux ou plusieurs invités qui, au fil  du pseudo-débat deviennent rivaux ,  voire, ennemis qui ne lésinent à aucune turpitude pour briller , devant un «modérateur de débat» plus chien que jamais,   capable d’enfoncer le clou ou l’un des protagonistes, sans état d’âme aucune! Son but est s’ offrir en spectacle en compagnie de  deux pauvres  imbéciles , qui se croient arriver au sommet de leur art,  en se traitant de noms d’oiseaux ,  sous l’oeil goguenard du dit modérateur  pleinement satisfait de sa bêtise .

Contrairement à sa prétention de chaine d’information libre, Al-Jazira était conçu dès le début comme chaine de propagande qui se cache derrière le voile de professionnalisme de ses journalistes qui, après quelques années de servitude, se sont rebiffés en rejoignant d’autres médias  ou en tant que journalistes  indépendants .
La couverture des évènements par Al-Jazira  était toujours orientée, selon les voeux du commanditaire , souvent un pouvoir  qui veut se venger de ses opposants, un prince en mal de publicité , pire encore, un Etat qui veut phagocyter un autre en corrompant ses élites .

Parmi les victimes d’Al-Jazira figurent les journalistes arabes venus exercer leur art au Qatar : ils sont Tunisiens, Libanais , Syriens,   Palestiniens , Yéménites etc.. Bref , la crème  de  l’intelligentsia Arabe  exilée à la recherche d’une nouvelle aventure journalistique bien rémunérée .

En effet, le Qatar, une «bédoucratie « * du golfe Arabo-persique qui a émergé des profondeurs  du gouffre de l’analphabétisme, de son sommeil séculaire, dans les années septante,  grâce à la découverte des gisements de gaz naturel dont regorge son sous-sol .  Il  se  voit aujourd’hui mandatée d’une mission divine  : redresser les torts de la planète grâce à sa chaîne de télévision «Al-Jazira» et  assouvir la mégalomanie de son émir qui pense dominer le  monde médiatique planétaire  . Nous ne sommes pas très loin de la fable de  Monsieur De La Fontaine «la grenouille qui se voyait en boeuf «  et qui éclata en mille morceaux, après avoir asséché l’étang ...

En effet, cet émir de septième zone, a fait main basse sur tout ce qui brille : voitures de luxe, maroquinerie de luxe ,   au coeur de Paris, propriété de sa tendre moitié, club de foot parisien, ainsi que n’importe quel gadget inutile sur le marché . Achat de clubs de foot, à des prix prohibitifs, haras , en Normandie, châteaux  un peu partout en Europe, au point de se demander si ce monarque  d’opérette   détient toutes ses facultés mentales ?
Pour un pays de moins d’un million  500’000 habitants, dont les 2/3 sont étrangers,  et qui se dote d’une flotte de 22 avions de combat , dernier cri, qu’aucun indigène ne pourrait piloter , puisque le taux d’analphabétisme au Qatar dépasse les 62% de la population , au dessus de 15 ans .

Le comportement de ce cheikh mérite  une consultation chez un psychiatre . Hélas, tant que le gaz coule dans les veines de cette «bédoucratie» , le monde n’est pas au bout de ses peines : Ce  cheikh ès gaz naturel est capable de mettre le monde arabe à feu et à sang  pour assouvir sa mégalomanie débordante . Après avoir financé la guerre  libyenne en compagnie des Français et des Anglais, il finança discrètement  le mouvement Ennahda en Tunisie qui arriva la   en tête   dans les premières élections libres de l’après Ben Ali .  Indirectement, le Qatar , devint le faiseur de rois au Maghreb arabe . Maintenant , il ne se cache plus de financer une guerre civile en Syrie, avec à la clé, des milliers de morts de chaque côté . Et ce n’est pas encore fini, car Al-Jazira  continue de semer la zizanie dans le monde arabe via sa chaine de télévision subversive grâce à  la panoplie médiatique arabe des chaînes satellitaires  privées , totalement ou partiellement ,  financé par des capitaux saoudiens et Qatari.

En effet, bien moins célèbre que les réseaux sociaux, les télévisions arabe-phones ont joué un rôle important dans ce qui a été appelé  le « Printemps arabe»  . Les téléphones portables avaient remplacé les caméras de télévision , cependant il leur  manque  la patte du journaliste qui rend l’information plus lisible et plus professionnelle . Leurs courtes séquences n’avaient pas la puissance émotionnelle des scènes diffusées par Al-Jazira  ou sa rivale «Al Arabia « , les deux chaînes de désinformation de la région capables de réunir plusieurs milliers , voire millions de téléspectateurs lors de leurs «reportages en direct « ** sur les évènements de  Place Tahrir  au Caire  ...
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*Terme utilisé par le soussigné en 1990, lors de la première guerre du golfe,  pour désigner un Etat pétrolier obscurantiste, capable d’appeler à la rescousse un ennemi , pour que son tyran    reste au  pouvoir .Le Koweit , fut l’exemple   parfait de ces
«Etats nains» de la péninsule arabique
« .

Par ailleurs, il pourrait  qu’aucune forme de navigation sur le réseau ne peut se comparer à ce que les  téléspectateurs, ont chaque vendredi, 2011, pu  regarder sur leur écran , sur lequel s’affichaient simultanément, à l’instar des grands évènements sportifs planétaires comme les manifestations dans les capitales arabes : Tunis, le Caire, Tripoli, Sanaa, Manama ou Damas . Il s’agit certainement , d’une expérience qui restera gravée dans l’imaginaire politique  des générations futures .

En Egypte, le Conseil supérieur des forces armées ne s’est pas trompé , puisqu’il s’en est pris depuis plusieurs mois , et à plusieurs reprises, aux  journalistes de la télévision d’A-Jazira , y compris , en intervenant par la force dans les studios de diffusion . Les forces armées égyptiennes reprochent à la chaine du Qatar sa subjectivité et son détournement des évènements , notamment lors d’un match de foot à Port-Saïd , au début de 2012 opposant des ultras , ces supporters de foot ball, souvent en première ligne , lors des batailles contre les forces du régime et, un peu plus tard, le premier anniversaire de la révolution , n’ont pas suscité les mêmes mobilisations que l’année précédente . Cette nouvelle donne médiatique n’est pas seulement, le fruit d’une lassitude    passagère , mais une inquiétude  réelle d’une grande partie de l’opinion et   des  turpitudes de la chaîne  satellitaire  qui ne recule devant  aucune basse manoeuvre pour tirer la couverture vers elle.

Rappelons-nous des débuts des années 2000, quant cette chaine «d’information» est devenue, au fil des années le porte-parole de Ben Laden qui passait ses cassettes audio et vidéo par cette chaine à la barbe de tous les services de renseignement internationaux , y compris la fameuse NSA .  Al-Jazira invoquait le premier amendement américain (...) sic! Qui garantie la liberté d’expression dans l’un des pays les plus obscurantiste  de la planète en l’occurrence l’émirat du Qatar, totalement acquis à la doctrine wahhabite   pratiquée  sans vergogne par le pouvoir saoudien .

Certains intellectuels arabes, ne se gênent pas d’associer la chaine d’information «Qatari» à la cinquième colonne de la CIA qui, par son comportement, n’est pas très loin de livrer les arabes pieds et mains liées à l’ennemi sioniste .  C’est pour cela qu’elle avait , en mars 2011, reçu  les compliments de la secrétaire d’Etat, en personne, Hillary Clinton , pour services rendues à la Nation de l’Oncle Sam  en neutralisant les révolutionnaires auYémen, en Egypte et en Libye par ses informations contradictoires qui prêtent à la confusion et le mélange du genre . Al-Jazira avait attisé le feu en Libye et actuellement en Syrie pour enterrer à jamais la laïcité et promouvoir l’obscurantisme islamique . L’oeuf du serpent a éclosé dans le monde arabe, en lui  donnant un serpent ailé qu’il fallait lui écraser la tête, par  une révolution laïque partout dans le monde arabe .
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**Mohamed El-Oufi, «Al-Jazira scène politique  de substitution
« Le Monde Diplomatique "mai 2011.

A FORCE DE MANIPULER L’INFORMATION , AL-JAZIRA S’EST HISSE AU
 25 ème RANG DES MEDIAS PRESENTS SUR LA SCENE ARABE
 ET INTERNATIONALE (...) !

Cependant , la chaine Qatari reste inaccessible  par satellite aux téléspectateurs nord-américains (...) sic! Ce qui renforce la thèse que cette chaine est destinée à déstabiliser les gouvernements arabes hors  du giron «bédoucratique »  qui englobe les pays du CCG, sous la houlette du grand frère saoudien qui n’a pas hésité un moment avant  d’envahir son voisin le Bahreïn , à majorité chiite et récalcitrant à la gouvernance sunnite obscurantiste , pour rétablir l’autocratie d’un émir à la solde de l’Arabie saoudite . Cette escapade militaire avait coûté la vie à plusieurs personnes et l’emprisonnement de milliers d’autres . Jusqu’à présent, personne ne s’est soucié du sort terrible des Bahranais . La presse internationale  avait assuré le minimum , de peur que l’Arabie saoudite prenne des mesures de rétorsions économiques contre ceux qui osent de mettre en doute l’hégémonie de cette bédoucratie obscurantiste qu’est l’Arabie saoudite .

En effet, rappelons-nous, que la chaine Al-Jazira avait ouvert, en 1998, son site qui a figuré, durant la guerre de Gaza , en janvier 2009,  parmi , les 25 premiers du monde, loin devant ses rivaux internationaux , notamment parce que la chaine autorisait la reprise de ses reportages, publiés sous licence libre , à un moment où  elle assurait pratiquement  seule la transmission à l’intérieur de la bande de Gaza, la couverture de l’offensive israélienne . Le lecteur peut toujours se demander : pour qui roule Al-Jazira ? La réponse  n’est pas simple, toutefois, des indices  nous permet d’affirmer que Al-Jazira , roule pour Rupert Murdoch , le magna de la presse britannique , ami du l’actuel premier ministre britannique, David Cameron , impliqué dans de sordides affaires d’écoutes illégales en Grande Bretagne . Rappelons aussi que le sieur Murdoch est l’ami intime du magnat de la presse saoudienne ,  Al-Walid Al Saoud .

Par ailleurs, depuis l’offensive israélienne, de 2009, la chaine Qatari , n’a pas cessé de renforcer l’interaction avec les internautes, comme en témoigne , par exemple , le partenariat signé  au plus fort des soulèvements de janvier 2011, avec X média LAB , un prestigieux «think-tank « international spécialisé dans les médias numériques . En effet, avec plus de sept cents chaines, des centaines de milliers de blogueurs, près de quatre millions d’utilisateurs des réseaux-sociaux , notamment  Face-Book , il est impensable d’instaurer un black-out total sur l’information arabe . Cependant, la multitude des canaux , et  ses  supports d’information permettent-ils  la consultation de ces supports ? Suffira-elles à assurer la diversité de l’offre dans le champ télévisuel , où continue à se former l’essentiel  de l’opinion ?  Provoquant la chute de quelques dictateurs lâchés par les Etat-Unis, seuls décideurs effectifs dans la région .  Car le printemps arabe n’est que le reflet de cette vague  de libéralisation décidée par les Etats-Unis .

Par ailleurs, en provoquant la chute de certains régimes dictatoriaux, les évènements de 2011, ont peut-être définitivement renvoyé  au passé  de quelques -unes des pratiques les plus caricaturales de la chaines d’information, totalement aux  ordres, qui pouvait ouvrir un bulletin d’information sans rapporter les faits et gestes d’un homme au pouvoir .

En effet, la tendance à un minimum de « puralisme «dans les régions , perceptibles depuis quelques années déjà , avaient été confirmées par l’ouverture relative des autorités algériennes à une  chaîne concurrente dans l’espace audio-visuel national . Des acteurs privés sont entrés en scène , avec à la clé,une guerre larvée de positionnement vis-à-vis des pouvoirs politiques . Cette période, fait partie des enjeux majeurs de cette  transition .

Cependant, si on prend le bilan de l’année écoulée  2011, reste exceptionnel , pour la Tunisie, l’Egypte et le Yémen, il reste désastreux en Libye et en Egypte, malgré les fanfaronnades des islamistes qui détiennent le pouvoir , dans ce pays . Le bras de fer entre le Président égyptien et les militaires, détenteurs effectifs du pouvoir , dans ce pays , depuis 1952 , n’est en aucun cas anodin. Les jours qui viennent nous diront si le puralisme tant chanté par les révolutionnaires de la place Tahrir va  aboutir à une libéralisation de la presse et des médias , ou un retour de bâton annoncée par les «frères» musulmans dans leur écrits de campagne électorale . En attendant des jours meilleurs, l’armée égyptienne a retrouvé ses pratiques de la période Moubarak .

En Tunisie, le  point de départ de la « Révolution arabe» et des secousses politiques qui continuent à ébranler les certitudes avec le cas de cette chaine privée «Nesma» , dont le PDG n’est autre qu’un suppôt de Ben Ali qui avait tourné sa veste au bon moment et qui  continue  à semer la zizanie dans le fragile consensus avec des émissions prétendument révolutionnaires . Rappelons, que Nesma a été crée , en 2009, par des investisseurs locaux , associés  aux conglomérats de chaînes privées  du giron de Silvio Berlusconi , l’homme de «Bounga-Bounga"  sorti de la scène politique italienne avec un coup de pied au derrière .

 Les choix de programmation de cette chaine ont  suscité l’émoi , en particulier la diffusion de «Peropspolis» de Maarjane Satrapi, avaient été perçu comme une provocation  par les courants proches des islamistes , voir l’islam politique . Ceux-ci ont été furieux du moment choisi  pour cette critique du pouvoir religieux en Iran , qui comportait outre une  représentation  de la «figure divine» , le tout diffusé en dialecte tunisien . Il s’agit d’une initiative cavalière , particulièrement irritante , pour tous ceux qui voient d’un mauvais oeil tout  ce qui vient concurrencer  l’usage de l’arabe coranique .

Cette affaire, largement relayée par les médias internationaux, ne mériterait pas certainement, ce tapage et les condamnations judiciaires qui s’en suivirent , montre que l’élan démocratique n’a pas abouti  totalement . Toutefois les provocations de «Nesma» , demeurent  condamnables par les croyants comme les laïcs tunisiens . 

L’ALLIANCE D’EL-JAZIRA AVEC RUPERT MURDOCH  EST UN COUP DE POIGNARD DANS LE DOS DE LA NATION ARABE : UNE ALLIANCE AVEC UN SIONISTE NOTOIRE MERITE QUE SON AUTEUR SUBISSE  LES  CONSEQUENCES  DE SA TRAHISON ***

En Egypte, où les enjeux régionaux sont très importants, dans la mesure où , l’Egypte qui jouait le leader incontestable et incontesté du monde arabe , depuis 1952 . Malgré les errances du traitre Sadate  qui le conduisirent  à être assassiné par un jeune lieutenant de l’armée de terre . Il fut remplacé par l’insipide  Hosni Moubarak qui, au fil des années s’est érigé en  petit pharaon  cleptomane  . Avec l’aide de l’appareil militaire , il  amassa une colossale fortune qui avoisine les 75 milliards de dollars . (...) ! Rappelons que le PNB par tête d’habitant en Egypte est de 2070 dollars ,  en 2009 .  Le soulèvement de la population en 2011, dans le sillage du «Printemps arabe» balaya le petit pharaon  et sa clique qui furent remplacés par un islamiste pur jus, issu de la confrérie  des «frères musulmans» , vieille connaissance de la réaction arabe , incrustée dans l’Egypte profonde qui n’a jamais aimé le progrès apporté par les «Officiers libres» et leur leader Gamal Abdel Nasser .

Sur le plan journalistique, les soulèvements ont achevé de discréditer l’opérateur public qui continue imperturbablement à proposer des images apaisantes des rives du Nil, comme ce fut en Tunisie, quand la Télévision d’Etat, diffusait du «Maalouf» , le jour le plus sombre de l’histoire de la Tunisie moderne , en l’occurrence le 13 janvier 2011 . Le lendemain , le «caporal» Ben Ali, quitta la Tunisie dans le déshonneur, pour aller se réfugier chez son  protecteur le  roi Abdallah,  qui se dit protecteur des lieux sains de l’Islam, y compris Jérusalem , toujours occupée par Israël .

Les mois qui suivirent la révolution ont vu surgir  une dizaine de tentatives privées ,émanants tantôt de professionnels confirmés, mais adossés à des affairistes plus au moins douteux . Rapidement,  le CSFA avait pris la décision de sursoir à tout nouveau lancement , tout en brandissant l’arme de la censure . Ce qui souleva un tollé mené par M. Yousri Fouda, qui présenta en direct , sa démission en octobre 2011 .

Par ailleurs, plus d’un an après le départ de Hosni Moubarak, les chaînes qui bénéficient de positions assez solides, ont en commun de parler « au nom des forces politiques et économiques» : Al-Hayat , propriété de l’actuel dirigeant du Parti Al  Wafd , suivi par Misr 25, la voix officielle des frères musulmans et ONTV, la dernière chaîne qui prend en partie pour la révolution, étant donné qu’elle a  été financé par le  milliardaire libéral Naguib Saourisis , mécène du parti «Al Masriyin « (Parti des Egyptiens libres  « .Quant aux  acteurs les plus faibles , ils furent éliminés ou détournés de leurs orientations premières comme : Tahrir TV, avec des journalistes tels que Ibrahim Issa, célèbre  figure de l’opposition de l’ancien régime, avait été racheté par l’homme d’affaires Souleiman Amr, qui en a rapidement évincé les contributeurs les plus critiques .

Ce qui revient à dire que,  la nouvelle donne politique n’a rien changé des pratiques et des modèles économiques : fautes de ressources publiques suffisantes, la plèbe s’est retournée vers les initiatives privées capables de survivre sans le soutien des puissants groupes financiers, rarement très  distant  des cercles politiques . Le résultat est affligeant . Les tempêtes médiatiques et politiques de 2011, n’ont guère entamé  la domination des grandes chaînes  d’information pan-arabes . Crées respectivement  en 1996, et 2003, Al-Jazira et Al-Arabia , pour le Qatar et l’Arabie saoudite , demeurent des outils d’influence , capables , en dépit de tous les commentaires,  capables du pire , comme l’escamotage de la révolte au Bahreïn , tout en finançant la guerre  civile en Libye   et le financement du parti «Ennahda « en Tunisie , à la hauteur de 3 milliards de dollars , ce qui lui ont permis de gagner haut la main les élections d’octobre 2011 . Actuellement , l’émir subversif et son acolyte jouissif, se plaisent à semer la zizanie au Yémen et la mort en Syrie .

Pour beaucoup, Al-Jazira a rompu avec les exigences professionnelles qu’avaient su imposer , son directeur général , M. Waddah Khnfar , plutôt démissionné que démissionnaire , en septembre 2011 . Un départ  qui s’ajoutait à bien d’autres . Il s’agit d’un malaise ressenti par nombre de journalistes . A Damas, mais aussi à Tunis, le public commença à manifester contre  la chaîne Al-Jazira , pourtant bien installé dans le quotidien des Tunisiens , puisqu’ils fuyaient comme la peste leur chaîne nationale . Il y a peu, Al-Jazira paraissait intouchable , c’est bien que la confiance du public arabe commence à s’éroder, de puis le départ avec fracas du correspondant d’Al-Jazira à Beyrouth , Ghassen Ben Jiddio , l’ancien correspondant d’Al-Jazira au Liban , lui aussi démissionnaire , sans oublier qu’il est aussi correspondant de la Chaîne d’information voulu par le prince Al-Walid  Ben Talal .

Le prince saoudien , propriétaire de «ROTANA» , premier groupe arabe dans le domaine du divertissement , ayant choisi comme partenaire stratégique , le groupe «Bloomberg» , spécialiste de l’information économique et financière (...) sic! Alors que ce dernier est  associé en affaires avec Rupert Murdoch , puissant magnat de la presse , propriétaire de Fox News , qui ne fait pas mystère de ses opinions , à la fois  pro-sionistes et ultra-conservatrices, et qui prépare lui-même l’ouverture de Sky Arabia, son propre canal arabe .

Une surprise renforcée par l’annonce récente du choix de Manama , pour siège social nommé « Al-Arab» , les «Arabes»  . La  bulle des rumeurs a enflé . Dans la foulée des rumeurs, nous remarquons que la chaîne Al-Jazira  est passé maître incontesté  qui a fait croire qu’elle change son siège social . Tout cet écran de fumé avait servi pour camoufler l’intervention des troupes saoudiennes au Bahreïn , en mars 2011 . Toutes ces turpitudes montrent que la chaîne Al-Jazira n’est qu’un jouet , parmi d’autres dans les mains d’un émir stupide, se croyant roi, à la place du calife . Al-Jazira aurait pu être le fleuron du journalisme arabe . Le traitement de l’information  dans le monde arabe, mérite mieux que cette pantalonnade .

Par ailleurs, de la part  d’un prince qui n’a jamais fait mystère de ses ambitions politiques, et qui s’en est investi dans ce  projet d’une chaîne d’information trans-arabe (il en est le seul propriétaire exclusif, à la différence des sociétés du groupe Rotana , installé à Manama . En effet, revendiquer un emplacement original , pour la future chaîne qui se situe entre la voix officielle d’l-Arabia et celle plus  «contestataire » d’Al-Jazira . Confiée à son homme de lige , Jamal Khshoggi, un professionnel suffisamment critiqué , pour avoir été remercié à son tour, par les autorités saoudiennes, il y a quelques mois , de la rédaction d’El Arab . Il avait pour devise : «Liberté et développement « .  Une denrée rare en Arabie saoudite . Par ailleurs, le prince Ben Talal  ayant  voulu s’approprier du «printemps arabe» en utilisant les réseaux sociaux avec un seul mot d’ordre : «capitalisme de manière islamique» .
 Une voie, pour le moment payante , puisque le monde arabe a basculé dans la bigoterie islamique avec pour fer de lance :  le modèle turque, pour le Maghreb arabe, le modèle égyptien , pour le proche orient et le modèle  saoudien pour le reste du monde (...) ! On n’est pas vraiment sorti de l’auberge . 

CONCLUSION

Pauvre monde arabe, suite à l’effondrement de deux dictatures sanguinaires en Tunisie et en Egypte, les forces démocratiques libres se sont éteintes comme un feu de paille, faute d’organisation et surtout d’argent . Certains ont capitulé sans bagarre , comme en Tunisie , d’autres se sont laissés acheter  comme du vulgaire bétail . Hélas, le printemps arabe a accouché, en Egypte et en Tunisie d’une algue verte nocive appelée «islamisme modéré» qui se réfère à un 6ème califat . Comme celle de l’empire ottoman , qui avait duré 800 ans .  Un empire qui a réduit les Arabes à l’état des mammifères primaires   : analphabètes, rustres, dangereux pour eux mêmes et pour les autres . Savoir lire et écrire  reste  l’apanage de quelques lettrées et  un luxe destiné aux riches  . Nous concluons notre éditorial par ce que nous avions écrit pendant la première guerre du golfe  :»il arrivera le jour où l’on interdira aux Arabes  l’enseignement des mathématiques , pour les remplacer par les «sciences coraniques « comme au bon vieux temps du colonialisme , à la grande joie des islamistes et autres ennemis du progrès « . Peuple arabe indigne-toi devant l’invasion islamiste qui est entrain de gangréner  ta société . Réveillez-vous bande de serins . Si l’algue verte envahi un coin , il serait  presque impossible de l’éradiquer à temps . 
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** Sur les origines de la chaîne , David Hirst  « La télévision  arabe qui dérange « Le Monde diplomatique , août  2000.











DR   Mohamed   BEN ABDALLAH
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION
SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAGHREB
&
ANCIEN REDACTEUR EN CHEF DE L’AGENCE DE PRESSE
IPA PRESS & COMMUNICATION AGENCY SARL
BASEE SIS 1215 COINTRIN -  GENEVE

3 Août 2012