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EDITORIAL ECONOMIQUE

OMC : LA PIEUVRE AUX POUVOIRS OCCULTES

Comment fonctionne l’Organisation Mondiale du Commerce ? D’où tire-t-elle sa légitimité ? Comment a-t-elle pu accéder à un tel pouvoir ? Qui négocie quoi ? Au nom de qui ?

Retraçant la genèse de l’OMC depuis les origines du GATT, en passant notamment par l’inévitables  cycles de l’Uruguay round, cher à Arthur Dunkel *,

En effet, dans un livre bien documenté et bien fournie,  commis par deux grandes dames, Agnès Bertrand, philosophe de formation, membre du Forum International de la globalisation, est fondatrice de l’alliance paysans écologistes consommasse et de l’observatoire de la mondialisation.

Laurence Kaltafides, chercheuse indépendante, est vice-présidente de l’Institut pour la relocalisation de l’économie. Depuis quelques années, elle a pour spécialité l’Accord général sur le commerce des services (AGCS).           

 Depuis Seattle, l’OMC est sortie de l’ombre, mais ses règles restent ostensiblement méconnues des initiés et encore moins du grand public. Or que l’organisation possède, désormais, un droit de regard sur les choix économiques et sociaux de chacun des pays membres. En effet, après avoir marginalisé les Agences de l’ONU, elle est en passe de neutraliser l’exercice de la démocratie.

Né en 1947, le GATT, en était à son huitième round de négociations commerciales multilatérales dit - Uruguay Round  - le plus ambitieux de toute l’histoire, vous diront ses obligés . Ses détracteurs le qualifient d’octapus envahissant qui étouffe tout ce qui essaye de se rapprocher de lui en vue de savoir plus sur cette nébuleuse organisation. Sous le prétexte fallacieux de réglementer le commerce international, il préparait tranquillement la plus grande contre-révolution dont ait pu rêver les managers des firmes dominant l’économie mondiale.

En effet, aucun évènement, aussi fortuit qu’il puisse sembler, n’est tout à fait, l’effet de hasard. Et pourtant personne ne peut affirmer avec certitude d’où viennent les mandats ? Qui étaient les négociateurs ? Comment s’effectuait la rédaction des propositions d’accord ? De quelle façon les divers accords allaient-ils s’entrecroiser ? Autant de questions qui restaient sans réponses.
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*   Ancien Directeur du GATT, Devenu Consultant International 

En effet, les lobbies d’affaires entouraient les travaux du GATT et manoeuvraient dans la plus grande discrétion, en se cachant derrière des jargons technocratiques abscons, afin de pouvoir faire passer leur message incognito, dont personne ne saura la teneur.  Par ailleurs, les rares personnes qui s’aventuraient à interroger le secrétariat général à Genève, se voyaient opposer une fin de non recevoir, sur un ton cinglant, pire encore, on le sommait d’aller voir son gouvernement, sous le prétexte fallacieux, que le secrétariat de Genève est purement technique. Or dans les capitales étrangères, il s’avère plus difficile de trouver un interlocuteur qu’un grain de riz, dans une botte de foin. Et pourtant les règles en gestion du GATT ont vocation à s’imposer au monde entier (…).


URUGUAY ROUND : LE GRAND TOURNANT

Avec l’Uruguay round, ou huitième round des accords du GATT, démarré à Punta del Este, en octobre 1986, une réécriture totale des accords d’origine allait s’opérer. Les nouveaux secteurs inscrits « comme thèmes à débattre « au lancement du round, deviennent, on ne sait par quel tour de passe-passe, mandatoires à la fin de cycle. En effet, pour obtenir les textes en négociation au GATT, exige de se comporter en détective. Hélas, quand vous les détenez enfin, une vague de sensations étranges, vous envahissant. Sur la page de garde, étalée en diagonale une grosse barre d’interdiction, figure en caractère géant à la mention : CONFIDENTIEL. Le document est aussi épais qu’un annuaire téléphonique. La mise en page est exécrable. Le corps du texte est rédigé de telle façon à vous dégoûter. Entre parenthèses, crochets et autres phrases qui se télescopent, rendent impossible de distinguer le début de la fin. Un fan de Marcel Proust, vous dira « que le charabia du GATT » ressemblerait à la lecture du « à la recherche du temps perdu « à l’envers (…).

Il s’agit d’un système constitué d’une structure intégrée où les diverses disciplines s’imbriquent et se renforcent mutuellement. C’est pour cette raison que la nouvelle organisation, à travers les accords qu’elle administre, a des implications sur la vie quotidienne de milliards d’individus à travers le monde. Il s’agit de la façon de produire et de consommer, de la qualité alimentaire, la protection des milieux naturels ou la protection sanitaire qui tombent directement ou indirectement sous la coupe de l’OMC. Mais la clef de voûte du système, c’est l’organe de règlements des différents, ou ORD, le tribunal de l’OMC dont les verdicts font reculer les légalisations nationales sous peine de représailles économiques.

En effet, depuis l’entrée en vigueur, le 1er janvier 1995, après de longues tergiversations sur un éventuel déménagement à Bonn, le building anonyme de Genève occupé par son prédécesseur, le GATT, reste, le siège de la nouvelle organisation et quelques 500 de ses fonctionnaires, tout juste une plaque flambant neuve, à la place de l’ancienne. Pas de cérémonie spéciale, peu d’évolution dans le personnel. Pourtant le nouveau système de l’OMC diffère profondément de celui qui vient juste d’être enterré.

Malgré ses imperfections, le système OMC, ne devrait plus faire l’objet, d’aucune remise en cause. Il s’agit d’un système qui s’est octroyé le monopole de l’interpénétration des accords .Mieux, il s’est doté d’un agenda incorporé, autrement dit, toute une série d’accords futurs est programmé en avance. Par système de l’OMC, il est de bon aloi de comprendre, la totalité des accords que l’organisation administre et l’ensemble des organes, comités et conseils qui la composent.

En haut de la hiérarchie du système, trône en théorie, la conférence ministérielle, en tant que organe décisif de l’OMC. Mais cette instance n’ayant obligation de se réunir tous les deux ans, c’est le Conseil général, composé des ambassadeurs des pays membres, qui assure l’exécutif. Il est encadré de deux organes majeurs et complémentaires : l’Organe de règlement des différents (ORD) et l’organe d’évaluation des politiques commerciales (OEPEC). Pour l’administration et la mise en œuvre des accords, le Conseil général de l’OMC est assisté de conseils et comités permanents dotés d’une large autonomie .Ces derniers peuvent créer à leur tour des organes subsidiaires qui établiront leurs  règlements intrinsèques .

En effet, depuis le Conseil général jusqu’au troisième groupe de travail du énième comité sur les services ou la propriété intellectuelle, nous avons affaire à un tout. En fait, il s’agit de la somme de ses parties. En effet, non seulement les affaires se superposent et s’emboîtent, mais les diverses disciplines se renforcent mutuellement.

Le principe de séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et la judiciaire est bafoué par la nouvelle organisation. L’OMC s’octroie simultanément le rôle de législateur en définissant les règles, d’arbitre, par le biais des verdicts de ses panels, et de gendarme au moyen de représailles commerciales. Cette concentration de pouvoirs fait de l’OMC, une institution unique et sans égale. Il s’agit d’un gouvernement économique mondial sans parlement et sans justice indépendante. Un exécutif qui fait ce qui lui semble bon et exécute, par l’entremise de ses technocrates, en prenant conseil auprès des lobbies économiques dominants. Ce qui nous amène à tirer une première conclusion : L’OMC obéit à une structure totalisante. Comme toute institution totalitaire, elle possède un double code. Elle organise le secret d’un côté, pour ce qui est de ses propres transactions et exige la transparence, pour les pays membres, tenus de soumettre leurs politiques économiques internes à son examen régulier (…) sic !

Rien n’est laissé au hasard, la structure de L’OMC ressemble étrangement à double hélice de l’ADN : pour s’acquitter des fonctions qu’elle s’est attribuée, l’OMC, qui n’est rien moins que l’Organisation Commerciale du Monde, dispose d’une panoplie très complète de règles , procédures et arbitrages . Sous peine de provoquer un effet d’assommoir fatal qui ne profiterait qu’au gendarme du monde. Un petit passage en revue des principaux accords et disciplines est néanmoins salutaire, si l’on ne veut pas s’en laisser contrer par leurs experts ès propagande commerciale.

Les quatre nouveaux accords sectoriels introduits par l’Uruguay round, portant sur l’agriculture, les services, la propriété intellectuelle et l’investissement, sont les principaux piliers du nouvel édifice.

En réalité, la plupart des domaines d’activité des pays se trouvent pris en sandwich entre deux épaisses tranches d’accords contraignants. Prenons par exemple la culture, par le biais des droits d’auteur, elle est soumise à l’accord sur la propriété intellectuelle (ADPIC), en Français. Mais la quasi-totalité de ses supports, depuis l’édition jusqu’à la radio et la télévision, en passant par le cinéma, et bientôt les musées, tombent sous la coupe de l’accord sur le commerce des services (AGCS).

L’agriculture et l’alimentation sont régies par l’accord sur l’agriculture, mais ce n’est plus le sandwich, c’est une mille-feuille réglementaire. Pas moins de quatre autres accords régissent les pratiques des pays en la matière : l’accord sur leurs mesures sanitaires et phytosanitaires, l’accord sur les obstacles techniques au commerce, et l’accord sur la propriété intellectuelle, le nouveau piller juridique pour les biotechnologies.

Pour se donner une apparente honorabilité, l’OMC s’est offert un tribunal. Il ne va de soit qu’il ne porte pas le nom de tribunal. La novlangue l’a baptisé « Organe de règlements des différents « ou ORD. Il s’agit d’un doux euphémisme pour cacher un déguisement.

En effet, il ne s’agit nullement de consultations pour le règlement des différents à l’amiable. Il s’agit, en réalité des actes d’un conflit commercial sans merci. Les verdicts de ce « tribunal » de guerre économique sont destinés à faire jurisprudence.

La juridiction de l’ORD est étendue que celle aucun tribunal au monde, sachant que ses procédures sont hermétiques et les délibérations se tiennent à huis clos. Il s’agit de panels rédigés par trois à cinq experts non élus et qui ne sont soumis à aucune obligation d’indépendance par rapport aux intérêts économiques.

De nombreux militants anti- GATT, ne se gênent plus d’écrire, dans leurs documents de campagne, comparent les tribunaux du GATT à la sainte inquisition !

Mais l’OMC, c’est aussi ses assemblées ministérielles, leur mise en scène, leurs pseudo négociations et leurs traquenards. Entre la date se son entrée en vigueur le 1er janvier 1995 et la conférence de Seattle, l’organisation s’est réunit deux fois en assemblée ministérielle. Chacune de ces réunions, très différentes est un modèle du genre. La première s’est déroulée à Singapour en décembre 1996. C’est à cette occasion que le nombre des ministres du tiers monde découvrirent le fonctionnement réel de l’Organisation .Ils savaient que les négociations du GATT étaient âpres, complexes et biscornues. Mais à Singapour, ils avaient eu la révélation profonde de la véritable règle du jeu du système.

La deuxième réunion ministérielle de l’OMC s’est tenue à Genève en mai 1998. Le siége de plusieurs organisations internationale avait rapatrié en son sein la quasi-totalité de la police francophone. Le réseau People Global Action (GPA), avait alerté par voie de tracts et d’affiches le ban et l’arrière ban des contestataires suisses et dans les pays limotrophes. La réunion ministérielle s’est déroulée dans un grand bâtiment des Nations Unies sous une protection exceptionnelle.

Mêmes les militaires helvètes ont été appelés à la rescousse, fait rare dans le pays le plus démocratique d’Europe et du Monde. Pour corser le tout, Bill Clinton avait prononcé un discours vantant le libéralisme sous l’œil goguenard de Fidel Castro, mobilisé, lui aussi pour l’évènement.

Toute cette grande pompe fut pour fêter le cinquième anniversaire de la naissance de l’OMC (…) ! Il faut être vraiment idiot pour croire une telle baliverne. Cinquième anniversaire d’une organisation qui a en réalité que trois et demi d’existence ?

Voilà un aplomb inégalé dans la réécriture de l’histoire. Il s’agit d’une manipulation qui vise à gonfler la stature historique et du coup la légitimité d’une organisation aussi opaque et secrète, pareille à la « causa nostra « (…).


L’OMC SE MOQUE DE LA DEMOCRATIE !

Pourquoi prendre des gants quand vous avez tous les pouvoirs ? L’exercice de la démocratie est trop long et désordonné pour la gent de l’OMC. Le respect de l’histoire n’est qu’un poids encombrant dont l’organisation du mensonge commercial n’a que faire.

Tout un chacun se rappelle de l’annonce solennellement   des services de l’OMC à Genève « qui juraient par leurs grands Dieux que le 8e round serait le dernier des derniers et que grâce à la création de l’OMC, on aurait un forum permanent de négociations reposant sur un système clair et des règles égales pour tous les membres ». On se croit rêver !

En effet, parmi les péripéties internes à l’Organisation Mondiale du Commerce, il en est un autre qui mérite d’être soulevé. Au début de 1995, quelques temps avant la fin du mandat de Peter Sutherland la tête de l’organisation, la proposition américaine de lui désigner un successeur jeta un froid : le candidat suggéré n’est autre que Carlos Salinas, l’ancien Président mexicain (…) sic ! Dont le frère, Raoul  est soupçonné d’assassinat de Luis Donaldo Colosio, candidat diva du PRI, peu avant sa dernière élection .

Trois ans plus tard, la succession de Ruggierio donna lieu à une autre polémique : les pays du Nord voulaient imposer leur candidat Néo-Zélandais Mike Moore. Les pays du Sud, qui disposaient d’une écrasante majorité des voix dans l’OMC avaient retenu la candidature du Thaïlandais Supachaï Panitchapkadi. Ces tergiversations donnèrent des séances houleuses au siége de Genève.

A la lumière de ce qui précède, nous sommes en droit de nous demander si l’OMC ne se comporte pas comme un voleur entré dans la nuit par effraction dans votre demeure et  s’emparait de vos objets de valeurs . La similitude est louable car ces accords dérobent clandestinement des pans entiers de votre constitution. Mais au moment où votre plainte passe devant le tribunal, le voleur se retrouve dans le rôle du juge (…) sic !

A ces incartades s’ajoute l’opacité totale du système. En effet, au cœur du système de l’OMC, un organe particulièrement secret constitue une véritable tenaille institutionnelle : l’Organe d’évaluation des politiques commerciales (OPEC). Composé de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International et de l’OMC elle-même, de ’OPEC avec sa base de données intégrée, programme les démantèlement successifs des législatifs obstacles au commerce. Ou comment la réalité dépasse la fiction.

La révolte de Seattle s’inscrit dans la droite ligne d’après Singapour, puis Genève l’Organisation mondiale du Commerce choisit la ville de Seattle pour tenir son dernier round avant l’an 2000. L’organisation s’apprêtait à lancer « un cycle ambitieux de négociations, le round du mélliniaire « qui devrait consacrer « sa grandeur «. Des armées de lobbyistes avaient fait le voyage, mais des opposants du monde entier s’y sont donnés rendez-vous. Le round de Seattle s’est terminé en queue de poisson et la montagne avait accouché d’une toute petite souris grisâtre !

Mais malgré tout, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient réussi une   réconciliation de façade, oubliant ainsi les épisodes de la « guerre commerciale «. Europe et Etats-Unis ne devraient pas occulter l’essentiel : la Commission européenne travaille en parfaite synergie avec ses homologues d’outre-atlantique afin d’établir la suprématie du droit des affaires sur le droit des peuples.

Par ailleurs,  il est de bon alois de noter que les plates-formes de négociations portaient des noms aussi cocasses qu’ ésotériques comme par exemple : le New Transatlantique Market lu NTM, ayant été remplacé par le Partenariat économique Transatlantique ou PET (…) , en somme du n’importe quoi !!!

Il s’agit en effet d’une série d’accords et d’arrangements visant à instaurer une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Toutes les barrières dites techniques doivent disparaître pour les produits manufacturés, les services, les denrées agricoles, OGM compris. Cette liste s’ajoute à l’électronique et les droits à la propriété intellectuelle, les marchés publics et les investissements.

Le partenariat économique transatlantique comporte aussi un volet politique, dont la lecture laisse songeur. Les partenaires s’engagent à renforcer leur coopération pour lutter contre tous ceux qui seraient hostiles à leurs projets et à mettre en œuvre tous les moyens pour préempter, empêcher et réagir à de telles attitudes en fonction des besoins (…) sic ! En langage clair « Nous nous servirons de tous les moyens diplomatiques et politiques pour faire aboutir nos objectifs «.                       

Malgré le camouflet de Seattle, l’OMC avait poursuivi les négociations à travers son « agenda incorporé «. L’accord sur le commerce et des services (AGCS), signé avec les accords de Marrakech, avait été conçu pour avoir des effets à retardement. Sa genèse remonte à 1979. Il s’agit, ni plus ni moins, d’une prise d’otage des services.

 
OPA SUR LES DROITS SOCIAUX


Les promoteurs de l’AGCS, accord sur la déréglementation des services, voient dans l’existence même de services publics un obstacle à l’extension de la sphère marchande.  Transformer les droits sociaux tels que l’éducation et la santé en biens d’échanges commerciaux traduit un recul politique et social sans précédant depuis deux siècles dans les démocraties occidentales. Pour les pays de l’hémisphère Sud, il s’agit tout bonnement d’empêcher tout de devenir contraire aux dogmes du marché. (…) .

En vingt ans l’OMC  a réussi à gommer un siècle  et demi de progrès social acquis par toutes sortes de luttes ( insurrection de la Commune de Paris en 1871), la naissance du socialisme, au début du siècle précédant, les acquis de la ème République etc..

Le libéralisme forcené s’est épanouit avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Tatcher et Ronald Reagan, au début des années quatre-vingt. Le GATT fut son serviteur zélé et son bras armé au point que l’ancien directeur de Brown Boveri, le sieur Percy Branevik, de déclarer : « je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, de produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant où il veut et en ayant à supporter le moins de contraintes possible en matière de droit de travail et de conventions sociales «.     

Avec de telles déclarations fracassantes, nous sommes en droit de nous interroger si l’OMC n’est pas devenue une machine à broyer de l’humain avec l’aval de toutes les agences de l’ONU, un machin qui ne sert qu’à s’auto glorifier et écraser l’humain afin de l’asservir pour la gloire de sa majesté le fric !

En effet à la lecture attentive du magma AGCS, nous constatons que la santé et l’éducation seront non seulement marchandisés, mais objets de convoitises diverses, ce qui avait soulevé l’ire des pays émergeants qui se sont organisés en fronde, hélas neutralisé très vite par les fameux experts de l’OMC qui agissent à leur guise et n’obéissent à personne. Leur seule motivation reste servir avec zèle la pieuvre, écrasant à leur passage tout ce qui peut, ou pourrait représenter un obstacle.
Tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins (menaces, intimidations, représailles) etc.


Les objectifs impériaux de l’OMC ne font pas l’ombre d’un doute. Dès les premières lignes, le lecteur est mis en condition. « Les fameux experts » de l’OMC considèrent le secteur de la santé comme « un frein à l’expansion «   car dans les pays développés, le secteur ne contribue pas assez aux échanges commerciaux sic ! Cela semble dû à l’action conjuguée des réglementations et des contraintes institutionnelles qui découragent les présences commerciales étrangères. Heureusement !

Avec AGCS, les populations du Nord avaient tout à perdre, celles du Sud, rien à gagner. Harry Freeman n’a pas oublié à quel point la résistance des pays du Sud a été difficile à briser lors de l’Uruguay round.

La méthodologie utilisée par l’organisme chargé d’élaborer les concepts de toute négociations future à l’OMC et l’OCDE relève du réductionnisme pur et dur. Pour plaider les avantages du marché de la protection de la nature, l’OCDE a élaboré une théorie appelée « Win/Win » en anglais, ce qui veut dire « gagnant/gagnant. Il s’agit d’une thèse à démontrer que le système libéral permet à la fois « une meilleure allocation des ressources « et une croissance économique bénéfiques à tous.

L’OCDE transpose la théorie de l’avantage comparatif selon Riccardo « qui préconise la spécialisation des pays dans les domaines où ils ont les atouts et l’abandon des secteurs non rentables « .Une théorie fumeuse qui a démontré ses limites en plongeant la moitié de la planète dans la misère et l’autre moitié dans le cannibalisme économique. Ces pseudosciences utilisées par l’OCDE démontrent à quel point les Agences du « machin » ont contribué au désordre mondial que nous vivons .Aggravée par une crise dont l’OMC, l’OCDE, FMI et autre Banque Mondiale sont les vrais responsables, en encourageant la déréglementation   prônée par l’OMC, mais n’assumant aucunement la responsabilité.


L’OMC EST-ELLE REFORMABLE?

Devant la montée de la contestation internationale, l’OMC hésite encore entre la séduction et la répression. Les Organisations non gouvernementales (ONG) dociles sont invitées à des réunions pseudo consultatives tandis que la répression prenait des proportions de plus en plus graves : Washington, Prague, Québec, Göteborg ou Gêne. L’organisation et les ministères de l’économie des pays membres proclament la transparence, mais pratiquent l’opacité. 

 
En effet, l’évaluation promise aux pays du Sud et inscrite dans les obligations de l’OMC n’est toujours pas au rendez-vous. Pour échapper à tout contrôle, l’OMC s’est exilée volontairement chez les émirs du pétrole à Doha. Le prochain round aura lieu dans l’espace !

Depuis Seattle, les lobbies d’affaires avaient eu chaud. Pendant quelques mois, l’émotion avait dû être vive dans les conseils d’administration des firmes transnationales. Le message diffusé par les chaînes télévisées du monde entier sembleraient se résumer en quelques mots : tous au courant, tous d’accord. Les écologistes et syndicalistes, sociétés civiles du Nord et du Sud, paysans, peuples indigènes : ils s’étaient passé le mot, il s’agit d’une véritable minuterie. Le quartier général de Genève adopta un profil bas en imposant le strict minimum de communication, restreindre la documentation surtout électronique. Suivis de déclarations lénifiantes sur la transparence, voir un gros mot dans la bouche d’un fonctionnaire international « la démocratisation » de l’Organisation. Oyé, Oyé, bons peuples du monde, l’OMC sera réformée (…) sic !  Elle sera véritablement au service de tous les pays membres et de toutes les populations. Un vrai conte de fée, happy end digne des comédies musicales hollywoodiennes !

Pour honorer ses promesses de transparences et de dialogue avec la société civile, l’Organisation n’a pas trouver mieux que de décider de tenir sa quatrième conférence ministérielle à Doha, capitale de l’émirat du Qatar (…), une petéro-bédoucratie du golfe, où le mot droit est une insulte et le mot démocratie est un gros mot, à ne pas prononcer devant les enfants !

C’est le seul pays qui ait accepté de recevoir l’OMC. En prime il a offert son droit répressif : les manifestations sont interdites dans cette bédoucratie, sortant de l’âge de pierre en 1978 et propulsé dans le monde moderne comme un fusé de feu de bengale.

A l’OMC, les ministres du Commerce extérieur, de l’économie et des finances des pays membres  avaient décidé  de se  revoir tous les deux ans , suite à leur  réunion qui avait duré  cinq  jours, « hospitalité arabe oblige« !

Entre-temps les lobbys associés aux technocrates élaborèrent les directives des négociations futures des accords que les ministres n’auront plus qu’à signer .Le mécanisme est bien rôdé, avait parfaitement fonctionné jusqu’à Seattle, alors pourquoi se laisser démoraliser par une contestation diffuse et brouillonne ?


OPRESSION MONDIALE PAR LE COMMERCE

Les évènements de Gênes, lors du sommet du G8 en juillet 2001, avaient offert le sinistre spectacle d’une violence policière gratuite qui avait culminé lord des attaques au « Centre de Convergence « en pleine nuit. Les manifestants furent réveillés et bastonnés. Les dégâts étaient nombreux : bras cassés, mâchoires démises, et plaies ouvertes. Derrière les murs des commissariats, ils subirent parfois des pratiques fascisantes, ponctués par des tortures morales et physiques. Le bilan officiel est d’un 
Mort.
Au vue de ce qui s’est passé à Gênes ou ailleurs, nous sommes en droit de nous demander si la liberté de manifester et la liberté de paroles semblent devenir les ennemis publics de l’Organisation mondiale de Commerce (OMC). La liberté ne peut être détaillée ni débitée en tranches, car elle est vivante. « Or la liberté de parole se voit partout mise en échec par des censures officielles ou commerciales, la misère règne et les vainqueurs eux-mêmes vivent dans la peur les uns les autres ». Ces lignes de Denis de Rougemont, écrites en 1945 à propos de l’équilibre de la terreur, ne s’appliquent-elles pas, mot pour mot au libéralisme triomphant ?

Quant à la liberté de la religion, ou de culte, elle est remplacée par le fondamentalisme contemporain : celui du libre- échange , seule grille d’interprétation de la réalité, vue par les technocrates et autres sbires d’une mondialisation dont le seul but est la cœrcition  et l’aliénation du plus grand nombre d’individus .

Heureusement, qu’il reste encore des hommes et des femmes qui osent résister à la moutonnerie voulue par l’OMC et les autres agences du « machin «.

Aux dernières nouvelles, l’OMC est en panne, après un an de négociations du cycle de Doha. Il apparaît que l’OMC ne s’est pas encore remise de l’échec cuisant de la rencontre ministérielle en juillet 2008 à Genève.

 

 

DR Mohamed BEN ABDALLAH

DR OF BUSINESS ADMINISTRATION

SPCIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAGHREB

 

&

ANCIEN REDACTEUR EN CHEF DE L’AGENCE DE PRESSE

IPA PRESS & COMMUNICATION AGENCY SARL

BASEE A GENEVE - COINTRIN            
                   

07/11/2009