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EDITORIAL POLITIQUE

LA RESISTANCE SOUS TOUTES SES FORMES S’ORGANISE
FACE À LA MONDIALISATION & SON AVATAR, LE NEO-LIBERALISME



PROLOGUE

« Nous vous livrons en guise de mise en bouche cette lecture subversive de Tomas Hobbes (1588- 1651, Ed. Léviathan, 1979) qui donne une explication de ce qui est de la rébellion, en particulier lorsqu’elle se dresse contre une monarchie ou son corollaire « LA REPUBLIQUE », une de ses causes les plus fréquentes est la lecture des livres de politique et d’histoire des anciens Grecs et Romains. A la suite de ces lectures, les jeunes gens et tous ceux auxquels fait défaut l’antidote d’une solide raison, recouvrant des grands exploits guerriers réalisés par des chefs militaires de nations une impression vive et plaisante, reçoivent du même coup une idée favorable de tout ce que ces chefs ont pu faire d’autre : Ils imaginent alors que ces nations ont dû leur grandeur, non pas à l’émulation de quelques individus, mais à la forme populaire de leur gouvernement. Ils ne tiennent pas compte de la fréquente agitation, et des guerres civiles, qu’entraînait l’imperfection de leur organisation politique.

C’est disais-je, à la suite de telles lectures que les hommes ont accepté de tuer leurs trois rois, parce que les auteurs grecs et latins, dans leurs ouvrages ou propos touchant la politique présentent comme légitime et honorable le fait pour n’importe qui d’en user ainsi, pourvu qu’avant d’accomplir cet acte meurtrier baptise sa victime du nom de son tyran.

En somme, on ne peut rien imaginer de plus préjudiciable à une monarchie ou son corollaire , la République , que fait de permettre l’enseignement officiel de ces lignes subversives  «  .

En effet, l’objet de notre longue citation c’est faire remarquer que le néo-libéralisme qui étale tous les jours sa faillite : la surconsommation des richesses s’était accompagnée   d’un accroissement exponentiel de la pauvreté. Avec sa cohorte de  pauvres et   de  chômeurs,  chassés sans ménagement,  de leur travail et de leur logement,  à cause des crises répétés,  depuis l’accession au pouvoir, ces trente dernières années,  de hideux  personnages : comme Ronald Reagan, Margaret Tatcher  et la parenthèse Mitterrand, contrebalancée par les trois mandats du chancelier démocrate-chrétien, Helmut Kohl . Un monde régit par la spéculation et la logique du profit menace jusqu’à la survie de l’espèce. Et pourtant ce système a tenu bon jusqu’à 2008. La crise des sub-primes sonna le glas au triomphalisme néo-libéral.

Cette contradiction s’explique en partie, par la chute du mur de Berlin qui bouleversa le cours de l’histoire et mena l’Occident vers l’apogée de son triomphe, en éliminant son redoutable adversaire et concurrent économique  qu’était le bloc de l’Est .

Deux décennies après la chute du mur de Berlin, force est de constater que jusqu’ici le changement des structures économiques et sociales s’est opéré dans le sang et les larmes dans les Balkans, moins douloureux ailleurs avec à la clé un déséquilibre stratégique, économique et social en Europe, en particulier et dans le monde avec la première guerre du Golfe. Désormais, depuis 1992, le monde est devenu unilatéral qui a pour chef suprême les Etats-Unis d’Amérique.

En effet, depuis deux décennies le monde a basculé dans un univers sans idéal ni horizon, dans lequel les combats sociaux ont perdu leur âme. Ils se déroulent souvent, sur la défensive, avec pour objectif de défendre les acquis menacés et non la sauvegarde d’un idéal collectif appelé le « bien public «.  Car le grand capital et ses larbins profitent des crises pour se remplir les poches en appliquant l’adage « les gains sont individuels et les pertes sont collectives «. En d’autres termes « les bonus pour les patrons et les malus pour les ouvriers «.
    
Ce qui est terrible dans ce qui s’est passé pendant  ces deux décennies écoulés,   reste le démantèlement pierre par pierre de l’édifice social européen, construit au fil des luttes sociales et de conquêtes,   depuis la commune de Paris à nos jours .

En effet, vingt ans plus tard, le mouvement social pâtit de l’absence d’alternative. Torpillant ainsi les espoirs, longtemps ancrés au cœur de la sphère sociale, la notion même d’utopie a glissé, à partir du XIXe siècle, dans le seul univers technologique, au risque de perdre son caractère subversif en renonçant à tout changement, surtout radical, du système . Elle avait pourtant toujours été enracinée, au long de l’histoire de l’humanité, dans les rêves et les combats de millions d’hommes et de femmes. Il n’en va pas autrement aujourd’hui.

Par ailleurs, à la contre utopie que représente le néo-libéralisme dominant répondent néanmoins des alternatives positives, comme celle de la décroissance, qui commence de faire son chemin depuis quelques années. Quant aux espoirs d’avancées, elles s’incarnent, en bas, dans les luttes quotidiennes et novatrices pour les droits des travailleurs, à travers le monde, pour des logiciels libres pour la gestion équitable des ressources de première nécessité comme l’eau.

Enfin, si une perspective de changement se dessinait, ceux qui nous gouvernent parviendraient-ils, sans rencontrer, de résistances majeures, à serrer la ceinture des peuples entiers, à l’instar de ce qui se passe en Grèce, après avoir distribué des milliards d’euros aux banques et autres instituts financiers ? Sans oublier les retraites retardées, le travail de dimanche, les services publics, privatisés, la santé et l’enseignement supérieur payants. En quoi se caractérise cette mortifière crise d’alternatives ?

Elle est la résultante d’une faiblesse chronique des forces du changement, de la pauvreté de leurs propositions, de la tiédeur de leur programme. Mais elle naît, avant tout, de leur incapacité à incarner une utopie, au singulier comme au pluriel.

Par ailleurs, il est de notoriété publique que les grandes utopies économiques, sociales, politiques, culturelles et environnementales, se nourrissent de petites, celles-ci que peuvent les occulter. Il apparaît ainsi qu’il s’agit, tout d’abord que le monde à toujours besoin d’une grande utopie pour avancer.
          
  
QUAND LA RESISTANCE  RIMAIT AVEC REBELLION

Si l’internationale syndicale, à la fin du XX e siècle, a une génération de retard sur celle du capital, le mouvement social n’en est pas moins entré des résistances au nouvel ordre mondial. Avec à la clé une floraison d’associations d’une richesse et d’une diversité extraordinaires.

En effet, si la conclusion du « Manifeste » de la résolution des communistes avait fait long feu et rangée au musée des utopies révolutionnaires, avant de se retourner contre eux, quand l’Internationale a changé de camp. Les trois dernières décennies ont été jalonnés la montée triomphante de la bourgeoisie qui, depuis l’effondrement du mur de Berlin, imposant ainsi sa logique répressive et liberticide en matière politique et sociale et ses lois régressives, en matière économique, où l’argent est roi et/où le faible n’a plus sa place dans la nouvelle société dite moderne. L’adage est désormais : « un coup de main pour le fort et un coup de pied pour le faible «.

Et pourtant, ces résistances existent bel et bien un peu partout dans le monde : les usines d’assemblage du Mexique , les zones franches de l’île Maurice , des usines esclavagistes du Bangladesh, du Salvador ou du Nicaragua. Les paysans se sont eux aussi organisés en syndicats des sans terres ou contre l’hégémonie des multinationales agricoles et leur cohorte d’avocats et autres usuriers qui ne reculent devant rien pour spolier les petits propriétaires. Notamment au Brésil de M. Lula Da Silva, l’ancien mécano, devenu Président de la République par la volonté de ses concitoyens pauvres qui ont cru que l’arrivée au pouvoir de l’un des leurs va diminuer les inégalités sociales. Hélas le prolétaire Lula s’est fait corrompre par le grand capital en devenant le chantre du néo-libéralisme qui sacrifia la forêt amazonienne au profit de la monoculture du soja, avec tout cela comporte d’effet néfaste sur les populations autochtones et sur l’environnement. Vu du ciel certaines zones de l’Amazonie ressemblent à un pelage d’un dalmatien. Selon les spécialistes il faudrait au moins cinq siècles pour que la nature reprenne ses droits. Hélas la fin du tunnel n’est pas programmée pour demain. Les multinationales des carburants végétaux triomphent, mettant ainsi en danger l’équilibre mondial alimentaire. Selon le dernier rapport du PAM (Programme Alimentaire Mondial), un cinquième de la population mondiale n’arrive ni   à manger à sa faim ni à élever sa progéniture, puisqu’elle vit par moins de 3 dollars par tête d’habitant. Il suffit de lire attentivement le rapport du Professeur Jean Ziegler, rapporteur des Nations Unis sur la faim dans le monde, pour se rendre compte du désastre généré par le néo-libéralisme et son avatar la mondialisation.
 
Mais malgré toutes les résistances qui se forment au gré des injustices, comme par exemple au Canada, quand les travailleurs refusèrent la privatisation des services postaux, en Amérique latine, les paysans occupèrent les terres au risque de leur vie, en Inde, ils détruisirent le siége de la Cargil, ou, en France, les stocks de maïs transgénique de Novartis.

En effet, à tout instant, quelque part dans le monde, sous une forme ou une autre, le mouvement social chère à Jules Vallès *, organise des résistances ou conduit des offensives qui, si elles avaient bénéficié de la même couverture médiatique que les faits divers banaux ou les opérations de concentrations des capitaux ou l’activité boursière des grandes places financières elle aurait chamboulé le cours de l’histoire. Hélas, la plupart des médias son entre les mains du grand capital. Ce qui n’empêche pas les médias alternatifs et les sites subversifs de conquérir la toile, ces cinq dernières années, révèlent à tout un chacun, l’ampleur des luttes.

Par ailleurs, il est de notorité publique que le mouvement syndical montre une nette régression de ses effectifs, ces vingt dernières années, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord.  Le diagnostic n’est guère contestable : l’Internationale syndicale a une génération de retard sur celle du capital.

En effet, elle est encore incapable d’élaborer et de conduire, comme l’adversaire, des stratégies mondiales adaptées aux nouvelles formes d’exploitation, comme le télétravail. Des structures quasi inexistantes et très fragiles. Il aura fallu, plus de vingt ans de luttes acharnées, pour qu’elles soient légalisées à l’échelle Européenne, par les firmes transnationales.

Comble de l’ironie : un syndicat sur deux n’est rattaché à aucune des organisation internationales. Lesquelles sont encore marquées par les divisions héritées de la guerre froide entre une Fédération Syndicale mondiale (FSM), en pleine déconfiture, depuis la chute des régimes communistes de l’Est et une Confédération internationale des syndicats libres (CISL), dominée par les courants les moins contestataires de la social-démocratie, à commencer par son président, le très conservateur Britannique, Bill Joran. Ce même mouvement englobe aussi la majorité du syndicalisme Allemand, Hollandais, Japonais et Américains.

Pour couronner le tout, il ne faut pas négliger la très puissante Confédération  Mondiale du Travail (CMT), à base confessionnelle, où se retrouvent aussi bien des chrétiens belges (CBTC)  et les Polonais de Solidarnosc, ainsi  que le syndicat Prospérité  (SBSI), indonésien, contrant à la clandestinité .

Et pourtant, l’action concertée reste la principale crainte d’un patronat qui n’a jamais véritablement accepté la liberté syndicale et surtout le droit de grève.

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* Jules Vallès auteur de la   célèbre trilogie, de :  l’Enfant, l’Étudiant  et l’Insurgé,  il fut le chantre du mouvement social Français au XIX ème siècle, se définissant lui-même comme un éternel réfractaire.  Il rendit l’âme à l’âge de 57 ans. Mort de fatigue !              


LA REVOLUTION NUMERIQUE AU SERVICE DE LA
LIBRE PENSEE, PAR LES LOGICIELS LIBRES !


En effet, l’utopie d’hier, l’Internet s’est imposé sans s’enfermer dans la marchandisation. Au contraire, la mise en réseau des citoyens a permis l’émergence des pratiques nouvelles de partage, au détriment parfois des modèles classiques du droit d’auteur. Mais aussi, au bénéfice des biens communs informationnels, que sont, entre autre les logiciels libres. **

Après vingt ans d’essort interrompu, Internet fait, désormais, partie intégrante de la vie quotidienne, du moins dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique, 23% des foyers disposent déjà d’une connectiin « haut débit ». Graduellement, des pans entiers des pratiques culturelles avaient basculé vers l’ordinateur. Au lieu de tenir un journal intime, les jeunes gens préfèrent « bloguer ». Au lieu de s’ennuyer ferme, face à une pièce d‘Unesco, le jeune préfère « surfer« sur le Web.     

Rapide, cette transformation aurait pu suivre le chemin dominant de l’organisation moderne de nos sociétés. Dans leurs discours, les patrons de multinationale comme Microsoft, American on-line Vivandi, AOL, envisageaient la marchandisation totale des produits informationnels qu’ils livraient en toute sécurité à l’abonné-consommateur.  Désormais, la valeur ne reposerait plus sur la propriété matérielle de la chose, mais sur la capacité d’y accèder.

Par ailleurs, les gardiens d’accès se sont appropriés l’outil de travail des informaticiens pour devenir les maîtres de l’information. L’exemple criant de cette nouvelle donne demeure, le mariage forcé entre le géant des médias Time Warner et le champion des réseaux AOL.

L’équation posait se résume comme suit : le Net + la télévision + un système de vente =  la fusion d’un ensemble de grands réseaux qui auront la main mise sur leurs utilisateurs, avec une emprise qui se donne pour objectif la maîtrise la plus absolu des contenus .

Par ailleurs, il ne faut pas négliger les analyses, selon lesquelles : si la concentration est inscrite dans les gènes d’un système d’information, particulièrement, la télévision, la radio, et la presse écrite, dans une moindre mesure. Quant à Internet, il reste fidèle à sa conception initiale, marquée par l’ouverture et surtout l’absence de contrôle, malgré la volonté affichée de certains « rond-de-cuir » de dompter cet animal farouche, par des lois scélérates.  Loin d’être un slogan, l’appreoche dite « de bas en haut «  décentralisée, ouverte à tout type d’usage de ce réseau, est toujours inscrite au plus profond de son infrastructure .

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** Voir notre article « la Révolution numérique » paru sur notre site Internet : www.dr-ben-abdallah.ch le 01/04/2010


LE GRAND DILEME DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE

Par ailleurs, il n’est plus possible de ressasser « qu’il n’y a pas d’autre méthode, que, sans la protection de la propriété intellectuelle, l’innovation disparaît «.  En effet, le protocole d’échange, dit « Bit torrent » lancée en 2002, sans moyens financiers par Bram Cohen, un programmeur surdoué, avait généré, trois ans plus tard, la moitié du trafic Internet. Ce logiciel présente plusieurs caractéristiques qui permettent à quiconque, même sans connexion rapide, de mettre en partage d’innombrables fichiers Bit Torrent permettant à démocratiser un réseau où les coûts de bande cassante risquait de s’avérer rédhibitoires pour nombre de projets alternatifs, notamment pour des radios ou des télévisions qui souhaitaient permettre le téléchargement de leurs émissions à un large public.

En effet, cette capacité de diffusion n’a pas échappé aux amateurs d’échange de vidéos et de musique, qui l’utilise massivement pour visionner les copies, parfois illicites des dernières productions cinématographiques internationales.

Par ailleurs, pour toute une industrie basée sur la propriété  intellectuelle, ces nouvelles pratiques relève du « piratage «, mettant ainsi en danger l’économie et, grief plus grave encore, s’attaquant à l’innovation et à la création (…) sic!

En effet, parmi les chantres défenseurs de la propriété intellectuelle se trouve Hollywood et les firmes pharmaceutiques qui défendent becs et ongles leurs acquis glanés à travers le monde, tout en utilisant des bataillons d’avocats et autres juristes pour asseoir leur hégémonie partout dans le monde . A ceux- là s’étaient greffé certaines firmes informatiques. En multipliant les procès, ces firmes avaient obtenu année après année, un renforcement quasi systématique des droits de propriété untellectuelle, tout en allongeant la durée du copyright, dans l’espace de la lecture de ces droits dans l’univers impitoyable de la mondialisation.

Par ailleurs, jusqu’au début des années 2000, elle avait avancé ses pions, sans rencontrer d’oppositions notoires. Nous ne pouvons que nous réjouir des nouvelles résistances : qui aurait pensé une seconde qu’un Al Goore, soucieux de son image, de prendre la tête du comité chargé de faire pression sur l’Asie du Sud pour qu’elle abandonne une loi scélérate sur les brevets, visant à sauver des vies, en cas d’urgence sanitaire.

En effet, alors que les logiciels libres, ont démontré qu’une autre voie était possible, non seulement, possible, mais aussi fonctionnelle et crédible .Ces programmes équipent une part de plus en plus importante de l’informatique, qu’il s’agisse des serveurs, des ordinateurs personnels ou de petits appareils électroniques d’ordre ménager .Mais que diable, différencie un logiciel « libre » d’un logiciel « propriétaire « ?  Tout bonnement la gratuité qui reste une partie intégrante des atouts les plus cités. En effet, à l’instar d’un Tube de l’été promu et diffusé à toute heure sur tous les réseaux de radios et de télévision, un logiciel peut être mis gratuitement à la disposition du public, à l’instar de notre site Internet.

En effet, une chanson, un logiciel, ou un article en line n’est « libre » que si chacun, ne pouvait, sans demander l’autorisation préalable, en étudier, s’il le désire sans contrainte aucune.



CONTRE LE CAPITALISME INFORMEL, DES COALITIONS DE PLUS EN PLUS LARGES, DEFENDENT ET DEVELOPPENT LES BIENS COMMUN INFORMELS

En effet la triple liberté qui consiste à pouvoir étudier le code de l’œuvre, le modifier et le redistribuer.  Plus que la marchandisation des produits de l’esprit, c’est sur la légitimité accordée au modèle classique d’exploitation, « la propriété intellectuelle » comme unique source d’innovation que s’opère la véritable ligne de fracture entre les différents acteurs de la « société de l’information ». Même plus précisément, sur la notion de « propriété intellectuelle » que l’on entend défendre. Par ailleurs, si le sujet peut paraître obscur, voire technique, il fut au cœur de l’importante bataille sur les brevets logiciels en Europe qui a trouvé sa conclusion le 6 juin 2005.

Soutenue par une coalition de firmes européennes dont Nokia, Simmens, Philips, Alcatel etc. La Commission européenne défendait depuis trois ans un projet de directive visant à breveter des logiciels jusqu’alors pratiqué de manière plus au moins clandestine par l’Office européen des brevets OEB.  En effet, la différence majeure entre le brevet et le droit d’auteur (seul droit légitime en Europe, avec le copyright, s’appliquant au logiciel en tant que tel), c’est que le brevet correspond à un monopole sur l’exploitation d’une idée.

Par ailleurs, sous le régime du droit d’auteur, chacun peut programmer à sa façon un élément repéré, à condition de ne pas copier le code précis utilisé dans le logiciel dont on s’inspire. Sous le régime des brevets : chaque logiciel doit éviter tout ce qui pourrait avoir été breveté. En pratique, toute personne court le risque de se trouver face à une escouade d‘avocats, lui réclamant des sommes astronomiques sous forme de redevance sous la menace de plaintes pénales (…). Imaginons le casse-tête lorsque des dizaines de milliers de brevets sont pris chaque année sur des concepts aussi élémentaires que le « double clic ».       

En effet, comme l’avaient montré les remous suscités par certaines directives européennes, pour la plupart des firmes qui possèdent le monopole sur les brevets sont capables de profiter du système. Les anglo-saxons, eux ne ratent aucune occasion pour étendre leur hégémonie.    A l’instar d’IBM, dont les redevances dépassent deux milliards de dollars par année, qui explique doctement que la redevance à l’exploitation d’un logiciel reste un dû indélibile, pendant toute la durée de l’usage. Ce qui est, le moins qu’on puisse dire aberrant.

En effet, le rejet de la directive a pour origine la mobilisation, exceptionnelle et inattendue, de ces développeurs responsables ainsi que des PME informatique.

En effet, cette solidarité entre les petits a réussi où ont échoué les gouvernements. Car à travers les pétitions en ligne, des manifestations à travers les rues de Bruxelles et un travail acharné d’explication, ils sont allés convaincre les députés un par un. Ils ont réussi à assérer le coup fatal aux lobbies « pro brevets » qui s’était pourtant offert un consultant de la carrure de l’ancien président du parlement européen, le sieur Pat Cox.

Par ailleurs, au-delà du résultat immédiat, il ne s’agit que d’un retour, au statu quo, sur le plan juridique. La campagne médiatique aura forcé les partisans des logiciels libres à entrer en politique et apprendre le droit européen. Ce faisant, ils se sont constitués en une force avec laquelle il faut compter. A l’image des malades du sida qui avaient dû apprendre la médecine, afin de pouvoir parler sur un pied d’égalité aux médecins.

Malgré le semi échec de la bédule onusienne appelée pompeusement « la société de l’information « qui avait échoué lamentablement à Tunis, après le semi-succès de Genève, trois ans plus tôt. Malgré certains succès, la fracture numérique reste béante entre le Nord et le Sud. Un seul bémol, les pays émergeants se sont réveillés et participent activement à gommer progressivement la fracture numérique. La généralisation d’utilisation des micro-ordinateurs dans les écoles, demeure une avancée considérable.  Le germe de la liberté s’est installé dans les principes mêmes d’Internet donnant ainsi plus de fruits que prévu.

En effet, en transférant à la périphérie le pouvoir sur les réseaux, les concepteurs d’Internet jouaient la société contre l’Etat. Il fallut tout l’acharnement des multinationales des médias et du logiciel propriétaire dans leur tentative de détruire Internet en y réintroduisant des éléments de contrôle pour qu’on se rende compte qu’ils avaient également joué la société contre le capitalisme informationnel.

Loin d’être univoque, ce mouvement affiche une étonnante diversité, car les militants sont rejoins par les Etats, notamment ceux du tiers-monde ainsi que les collectivités locales, mais aussi des entreprises qui y participent   de manière active. Par ailleurs, les tenants du libéralisme économique voient dans les règles du logiciel libre, un modèle idéal d’une « concurrence libre et non faussée «.  

En effet, des coalitions contre « le capitalisme informationnel « se sont développés d’une façon spectaculaire en alliant un large front qui défend et développe des biens communs informationnels existants et à venir. La bataille des logiciels libres n’est que la partie émergente   de l’Iceberg qui englobe, entre autre, la recherche médicale la musique et la biodiversité qui demeurent partie prenante d’un conflit durabe.

Et si Bill Gates décrit ses participants comme des « communistes au goûts du jour «, les tenants du libéralismes économiques voient dans les règles du logiciel libre un modèle idéal de la « concurrence libre et non faussée «.


EPILOGUE


DERNIERE ETAPE DES RESISTANCES : SE REAPPROPRIER
LA DISTRIBUTION DE L’EAU DANS LES COMMUNES 


Dans une remarquable analyse commise par le journaliste Roger Lenglet et l’ancien cadre du conglomérat de distribution des eaux M. Jean-Luc Touly intitulé « L’EAU DES MULTINATIONALES OU LES VERITES INVOUABLES » ***,
les auteurs de ce brûlot dénoncent la marchandisation d’un bien commun à l’humanité qu’est l’eau.

Que cache notre facture d’eau ? Ce livre révéle les méthodes des grandes compagnies de l’eau pour transformer les usagers en vaches à lait et tout simplement neutraliser les élus .Témoignages à l’apppui, il montre comment grâce à la connivence avec des hommes politiques, des syndicalistes et surtout des élus locaux, à des comptes opaques, à des financements ocultes, à des sociétés aux apparences trompeuses.

Ces firmes s’emparent de marchés et les conservent dans des conditions économiques, le moins qu’on puisse dire, douteuse. Les enquêtes menées par les auteurs de ce brulôt montre que les dessous d’un des plus gros scandales financiers de ces dernières années. Il s’agit de transfert sur des comptes irlandais de milliards d’euros, initialement destinées à la réfection des réseaux de distribution.

Par ailleurs, les pratiques abusives des multinationales de l’eau sont lourdes pour les usagers et représentent un réel danger pour la démocratie. Plus dramatique, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie, c’est parfois la population qui se trouve privée d’eau potable.

Depuis quelques années, les résistances commencent à s’organiser pour faire bouger les choses. Dans de nombreux pays, les firmes ont dû changer d’attitude ou se retirer, sous la pression populaire encadrée par les associations qui se sont mobilisés pour imposer une gestion transparante et moins coûteuse.

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***  Roger Lenglet est philosophe, journaliste d’investigation et directeur de collection.
              Jean-Luc Touly est salarié de la CGEdepuis 1976. Il est aussi président de             l’association pour le contrat mondiale de l’eau France, membre de l’ANTICOR         (Association de lutte contre la corruption) et du Conseil scientifique d’ATTAC.                  








DR MOHAMED BEN ABDALLAH
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION
SPECIALISTE EN MACROECONOMIE DU MAGHREB

&

ANCIEN REDACTEUR EN CHEF DE L’AGENCE DE PRESSE
IPA PRESS AND COMMUNICATION AGENCY SARL
BASEE A 1215 COINTRIN - GENEVE


7.10.10