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La Face cachée des géeants du numérique

EDITORIAL ECONOMIQUE

 


LA FACE CACHEE DES GEANTS   DU NUMERIQUE



PROLOGUE


«   Les géants du numérique ont en l’espace de deux décennies bouleversé la hiérarchie   économique et politique en Occident , en Asie , et même en Afrique . Ce sont des entreprises jeunes, dynamiques et sans complexes . A elles seules elles capitalisent des milliards de dollars acquis grâce à une combine bien rôdée : extraire les données personnelles et les vendre aux annonceurs des prédictions sur le comportement des utilisateurs . Cependant pour que les profits croissent. Le pronostic doit se changer en certitudes . Pour cela , il suffit de prévoir : leur ambition principale demeure , modifier la conduite humaine à grande échelle « .


Les utilisateurs fournissent la matière première sous forme de données personnelles dans le cadre de leur abonnement aux services des GAFA qui les recyclent en les monnayant sous forme de publicité cachée . Dans ce recyclage des données on trouve des produits numériques amalgamés qui,  à leur tour deviennent un produit fini qui se vend très cher , sans que le fournisseur premier ne touche une quelconque rétribution .


Quant à la vente des résultats des recherches ,elle devient dangereuse, dans la mesure où le moteur de recherche , souvent un plusieurs algorithmes sont assignés à des fins mercantiles pour monnayer un produit vendus plusieurs fois .


Dans ce système complexe, les utilisateurs apportent la matière première sous forme de données comportementales , lesquelles étaient collectées,  pour améliorer la vitesse, la précision et la pertinence des résultats , afin de concevoir des produits annexes comme la traduction . De fait, il s’agit de rétablir un équilibre de pouvoirs, . En effet, il eut été financièrement risqué, voire contre-productif , de rendre un moteur de recherche payant pour l’utilisateur lambda .


En effet, la vente des résultats de recherches aurait créé un précédent dangereux pour la   multinationale , basée initialement à Zürich, en Suisse , en assignat un prix à des informations dont son reboot   indexeur   s’est déjà emparé , sans verser de rétribution .


Par ailleurs, sans appareils du type I Pood d’Apple, avec ses chansons au format numérique , pas de plus-value, , pas de marge et rien à transformer en profit …


A cette époque, Google reléguait la publicité en arrière-plan : l’équipe d’Ad-Works , sa régie publicitaire comptait seulement sept personnes , dont la plupart partageaient l’Antipathie des fondateurs à l’égard de leur spécialité . . Cependant, en Avril 2000, la fameuse « nouvelle économie « entre brutalement en récession , et un séisme financier secoue le jardin d’Éden de la silicone Valey .


La réponse de Google ne s’est pas fait attendre en entraînant alors une mutation cruciale , qui va transformer AdWords , Google Internet et la nature même du capitalisme de l’information en un projet de surveillance formidables lucratif .


En effet, la logique de l’accumulation qui assurera la réussite de Google apparait clairement dans un brevet déposé en 2003, par trois   des meilleurs informaticiens , intitulé « générer des informations utilisateurs à des fins de publicité ciblée « .  La présente innovation expliquaient-ils visent d’établir « les informations de profils d’utilisateurs et utiliser ces dernières pour la diffusion d’annonces publicitaires « .


Il s’agit désormais de lire dans la pensée des utilisateurs afin de faire correspondre des publicités avec leurs intérêts .Lesquels seront déduits des traces collatérales de leur comportement en ligne .  La collecte de nos jeux   de données appelées : « profil de l’utilisateur « de l’anglais « user profile information « va considérablement   améliorer la précision de prédictions .


Cependant, il est de bon aloi de se poser la question : d’où proviennent ces informations ? Pour reprendre les mots des détenteurs des brevets « elles pourront être déduites » . Leurs nouveaux outils permettront de créer des profils par l’intermédiaire de l’interrogation et l’analyse   des    habitudes de recherches d’un internaute , des documents qu’il demande ainsi qu’une kyrielle de signaux de comportement en ligne , même lorsqu’il   ne fournit pas directement des renseignements .  Un    profil   , préviennent les auteurs . «  peut   être créée ou mis -à-jour élargie , même lorsqu’une information explicite n’est donnée du système « . Ainsi manifestent-ils leurs volontés de surmonter les éventuelles frictions liées aux droits d’auteurs et d’utilisation . Sans oublier , encore une fois les données comportementales de l’utilisateur , servant de matière première à des moteurs de recherche type Google pour alimenter sa publicité cachée circulant en boucle et en ligne .


En effet, ces informations servent à la construction d’un marché de publicité dynamique qui, avec les données collectées en vue d’usages à d’autres améliorations du système, sont détournés pour constituer des stocks d’informations au seul usage du dominant du moment . Et sur cette base se constituent    les surplus . Et sur la base ce cet excédent comportemental que la jeune entreprise accède aux profits réguliers et exceptionnels nécessaires à son expansion fulgurante.


En effet,  l’innovation de Google met à jour de nouvelles possibilités de déduire les pensées, , sentiments, et les intentions ainsi que les intérêts des individus et des groupes au moyen d’une architecture d’extraction automatisée qui fonctionne comme un miroir sans teint   , faisant fi de la conscience et du consentement des concernés .


Par ailleurs,  cet impératif d’extraction permet de réaliser des économies d’échelle capables de procurer un sérieux avantage concurrentiel unique au monde sur un marché où les pronostics sur les   comportements individuels représentent     une    valeur qui s’achète et se vend .  Mais surtout un miroir sans teint   qui symbolise les relations sociales  de surveillance   particulière fondée sur un extraordinaire asymétrie de savoir et de pouvoir .



Soudain, autant que retentissent les succès d’AdWords, ayant entraîné une expansion significative de la logique de surveillance commerciale . En réponse à la demande croissante des clics de la part des publicitaires , Google commence par étendre le modèle de moteur de recherche pour transformer Internet tout entier un vaste supporter pour ses annonces ciblées .



QUI EST GOOGLE ?


Pour avoir une idée précise de ce que représente la firme Google, née en Suisse au début des huitante et s’est installée depuis un peu partout en Europe : Irlande, pour sa fiscalité très accueillante qui défie toute concurrence, les Pays-Bas , pour les mêmes raisons et un peu partout où elle peut faire   son   business à l’abri des curieux . En tant que site économique, opérant depuis    2008 , sous l’appellation www.dr-ben-abdallah.ch , il est de notre devoir de fournir les indications économiques suivantes :


  • Smartphones Google ;
  • Alphabet Google ;
  • Capitalisation Boursière : 714 Milliards de dollars ;
  • Chiffre d’Affaires :        110,8 Milliards de dollars ;
  • Bénéfice net :                  127 Milliards de dollars .



Selon son économiste en chef, Hal Varrian, , il s’agissait pour le géant, californien, d’appliquer ses nouvelles compétences en matière « d’extraction d’analyses « aux contenus de la moindre page internet , aux moindres gestes d’utilisateurs recourant aux techniques d’analyse sémantique et intelligence artificielle susceptible d’en extraire du sens . Dès lors Google put évaluer le contenu d’une page de manière dont les utilisateurs convergent avec elle . Plus vicieux que cette technique tu meurs ! Cette publicité par ciblage de centres d’intérêts basées sur des méthodes brevetées par l’entreprise , sera finalement Ad Sens .


Par ailleurs, en 2004, la filiale engendrait un chiffre d’affaire quotidien d’un million de dollars ; un chiffre multiplié par 25 en 2010 (…)  Tous les ingrédients d’un projet lucratif se trouvaient réunis :  excédent d’informations comportementales , science   des données , infrastructures matérielles puissantes endossées à   des systèmes   algorithmiques puissants qui convergent vers des plates-formes automatisées .  Cet arsenal est au service d’une doctrine appelée pudiquement « pertinence « sans précédent drainant des milliards de dollars sous forme de publicité .  Le taux des clics grimpa en flèche .


Par ailleurs,  travailler sur AdWords et Absence comptait désormais autant que travailler sur moteur de recherche .En effet, dès lors que la pertinence se mesurait au taux de clics , l’excédent de données comportementales devenait la clé de voûte d’une nouvelle forme de commerce dépendant de la surveillance en ligne à grande échelle .


En effet , l’introduction en bourse en 2004, de Google révélé au monde le succès financier de ce nouveau marché . Mme Cheryl Sandberg, ancienne cadre de Google , passée chez Facebook , présidera la transformation du réseau social en géant de la publicité . Le capitalisme de surveillance s’impose rapidement comme le modèle par défaut du capitalisme d’information sur la toile , attirant peu à peu des concurrents de tous les secteurs .


L’économie de surveillance repose sur un principe de subordination et de hiérarchie . L’ancienne réciprocité   entre entreprises et utilisateurs  s’efface   derrière le projet consistant à extraire une plus-value de nos agissements à des fins conçus , entre autres, à vendre , de la publicité . Nous ne sommes donc plus, comme d’aucuns l’ont affirmé, les sujets de réalisation , nous sommes devenus un  « produit Google «   Nous   sommes donc devenus les objets de   la matière extraite , expropriée , puis injectée dans les usines d’intelligence artificielle  Google qui fabriquent les produits prédictifs vendus aux clients réels , en l’occurrence les entreprises qui paient pour jouer sur les nouveaux marchés comportementaux .



HUPER PERSONNALISATION


Premier responsable de la marque de Google, M. Douglas Edwards et ses acolytes dont la vision de M. Page offre un fidèle reflet de l’histoire du capitalisme qui consiste à capter les choses   extérieures à la sphère commerciale pour les changer en marchandises. Dans son essai « La grande transformation « , publié en 1944, , l’économiste Karl Polanyi décrit l’évènement d’une économie de marché autorégulatrice à travers l’invention des « trois marchandises fictives » définies comme suit :  premièrement, la vie humaine subordonnée aux dynamiques du marché et qui renaît sous forme de »travail « vendu et acheté .


Deuxièmement , la nature convertie en marché qui renaît comme   « propriété foncière » et troisièmement ,l’échange, devenu marchand et ressuscité comme argent et la boucle est bouclée. Les détenteurs actuels du capital de surveillance ont créé une quatrième marchandise fictive extorquée de la réalité des expériences et des expérimentations d’êtres humains dont les corps et les pensées sont recyclés sur le marché du virtuel . Voilà où on est arrivé depuis la théorie de l’évolution de Darwin à la subordination de l’homme à des rebots . Darwin va se retourner dans sa tombe !


La somme de ce capital est traduite en données comportementales et prennent place dans ‘infinie file d’attente des algorithmes   qui font tourner la machine infernale de surveillance , chère aux GAFA, qui multiplient leurs recettes publicitaires par mille, cinq cent mille, un million etc.


Cette nouvelle forme de marché part du principe que servir les besoins réels des individus est moins lucratif , donc moins important de vendre des prédictions qui ne reposent sur rien , en d’autres termes , le charlatanisme opaque des boursicoteurs à la petite semaine . Il s’agit d’un détournement d’une science inventée par Al Khawarizmi, père des algorithmes , en serviteur de vulgaires marchands de publicité et autres prédictions charlatanesques .


En effet, la première vague des produits prédictifs fut portée par l’excédent des données , extraites à grande échelle sur Internet dans le but de produire des publicités en forme d’annonces en ligne nommés pudiquement « prédictions pertinentes  » . L’étape suivante fut la course à la certitude maximale , il apparut clairement que les meilleures prédictions devraient s’approcher le plus possible de l’observation . Une observation méticuleuse qui s’apparente à la violation de la vie privée dont chaque citoyen et citoyenne ait droit , dans un pays démocratique .


Par ailleurs, à l’impératif de l’extraction s’ajouta une deuxième exigence économique : l’impératif de prédiction . Ce dernier manifeste d’abord des économies de gammes . En effet, l’excédent des données comportementales doit non seulement abondant , mais aussi varié . Car obtenir cette variété impliquerait d’étendre les opérations d’extractions   du monde virtuel au monde réel .


Cette surveillance pour aller  jusqu’au richesses futures comme l’approvisionnement en eau potable et la surveillance subjective des  moyens de communications  terrestres (routes, fleuves , rivières  et étangs  dans le but de contrôler et si besoin est rationner  au nom de la performance en créant  une société à  plusieurs vitesses :  les riches d’abord, puis la classe moyenne aisée, suit  la classe moyenne  et enfin les modestes suivis  des pauvres qui n’ont droit  qu’à  se taire faute de quoi  ils  seront parquer comme des bêtes .   A la grande joie des populistes et autres ennemis de la liberté comme au bon vieux temps de totalitaristes qui reviennent au galop pour créer   une société inégalitaire ouverte à   tous les vents contraires .


Ce qui se passe maintenant avec la marchandisation éhontée   rappelle les sociétés inégalitaires des siècles précédents qui se sont terminés mal avec des génocides, des guerres et des épurations ethniques commises au nom du progrès et de la supériorité d’une classe de dominants imbus de leur suffisance se croient intouchables car ils ont amassé des fortunes souvent illégales et en dehors de  tout contrôle étatique . Puisque les États   régaliens ont cédé leurs pouvoirs à des salauds qui ne reculent devant rien pour s’enrichir au détriment des plus faibles.


En effet,   pour choisir des prédictions , il aurait fallu changer en profondeur les paramètres comportementaux sous des angles plus précis, donc plus lucratifs. En sondant   les particularités les plus intimes .  Plus que c’est glauque, mieux que c’est . La spécialité d’un des géants des GAFA en l’occurrence Facebook, passé maître incontesté dans le domaine des manipulations en tout genre , allant du grave manquement de rigueur dans l’analyse des statistiques au    détournement    de faits avérés dans le cas des « Gilets jaunes « , en France . Les Fake News ont fonctionné à plein tube , au   point   de se demander de quelle pertinence nous parlons ?



Ces opérations de manipulation visent incontestablement notre personnalité , nos humeurs , nos émotions , nos mensonges et tout simplement, notre fragilité face à l’évènement . En effet, tous les niveaux de notre vie personnelle sont automatiquement copiés,   comprimés et stockés en flux de données à destination des chaines de montage qui produisent de la « certitude « .


En effet,  accomplie  sous couvert de la personnalisation , la majeure partie de ce travail colossal consiste à l’extraction intrusive    des   aspects intimes de notre quotidien . Surtout nos travers : de la bouteille de Vodka au thermomètre rectal connecté , produits destinés à enregistrer , interpréter , suivre et enregistrer chaque fait et geste de chacun d’entre nous . Cette « merveille technologique » s’appelle  « Sleep Number « qui fournit des « intelligences artificielles « dotées d’une technologie qui collecte les données biométriques et des données relatives à la manière dont vous , ou toute personne qui utilise le lit , particulièrement les mouvements du dormeur , ses positions, sa respiration et sa fréquence cardiaque « . S’il ne se réveille pas le matin,  il serait victime de vos âneries vous dira l’autre (…)


Par ailleurs, le capitalisme de surveillance vise nos maisons si on est propriétaire ou nos logements , si on est locataire comme la majorité des Helvètes et autres résidents de ce pays. En effet, des entreprises spécialisées se disputaient déjà, en 2017 un marché de 14, 7 milliards de dollars pour des appareils ménagers connectés . Contre 6,8 milliards de dollars, l’année précédente .


A ce rythme-là , le montant atteindra 101 milliards de dollars , le budget d’un États moyens en Afrique ! En 2021 . Commercialisés depuis quelques années des objets foisonnants d’absurdités se tiennent à l’affût dans nos intérieurs : brosse à dents intelligente, ampoule intelligente, tasse à café intelligente, extracteur de jus intelligent en passant par les couverts intelligents censés améliorer digestion (…)


Cependant, d’autres semblent plus inquiétants : une caméra   de surveillance à domicile avec reconnaissance faciale, un système d’alarme qui repère les vibrations inhabituelles précédant un cambriolage , des GPS intérieurs des capteurs qui s’adaptent à tous les objets , pour analyser le mouvement temporaire et la température , sans oublier les cafards cybernétiques qui détectent le son.



Même la chambre du nourrisson n’échappe pas à la règle en devenant objet de convoitise et une source de surplus comportemental .Tandis que la course aux profits générés par la surveillance s’amplifie , les capitalistes s’aperçoivent que les économies de gamme ne suffisent plus .


Certes l’excédent de données « doit être abandon « et varié  ;mais le moyen le plus sûr de prédire le comportement reste d’intervenir à la source : en l’occurrence des logiciels configurés pour intervenir dans des situations réelles , des choses réelles et enfin des personnes réelles .  Nous ne sommes pas très loin des drones attaquants et autres quinqueilleries de cyberattaques autoprogrammées   pour « se défendre (…)  En effet, connexion et mobilisation du service du nouvel objectif ne font qu’un . Cet attirail cybernétique peut avoir plusieurs influences notamment :  l’ajustement , l’adaptation, la manipulation et le contrôle par effet de groupe   en donnant un coup de    pouce . Ces interconnexions réfléchissent nos conduites dans des directions particulières , notamment , en insérant une phrase bien précise dans notre fil d’actualités , programmant , par exemple , l’apparition au moment opportun un « bouton chat « sur notre téléphone , en coupant le moteur de notre voiture , en cas de retard de paiement de notre facture d’assurance  ( les exemples foisonnent de partout ) . Par exemple désorienter   le GPS de notre voiture, si les factures impayées s’accumulent , en attendant une coupure définitive (…) Mais est-ce une nécessité d’avoir à notre disposition cet attirail cybernétiques ? Oh, que nom ! Cependant la majorité des nouveaux véhicules à moteurs , sont déjà équipés d’office de cette quinqueillerie . Ne pas les installer serait vu comme une dérogation à la règle . Et la voiture ne part plus le matin . Quelle poisse cybernétique ?



Par ailleurs, depuis que l’impératif de prédiction avait déplacé les opérations d’approvisionnement dans le monde réel , les fournisseurs de biens ou de services dans les secteurs bien établis , loin de la Silicon Valley,  salivent à l’idée de futurs profits générés par la surveillance à outrance.  En particulier les vautours des assurances automobiles , impatients de mettre en œuvre la télématique et autres   systèmes de navigation et contrôle du véhicule, encore à ses débuts laborieux .


En effet, ils savent depuis longtemps que les risques d’accidents sont étroitement liés à choralité du comportement du conducteur et surtout sa personnalité , mais jusqu’ici , ils ne pouvaient pas grand-chose.  Ce qu’affirme un rapport des services financiers du cabinet-Conseil « Deloitte « , recommande désormais « la minimisation des risques « . Un euphémisme qui, chez un assureur , désigne la nécessité de garantir les profits à travers le suivi et la sanction de l’assuré, séance tenante . Il s’agit d’une approche baptisée « assurance au comportement « .


D’après le rapport dit Deloitte « Les assureurs peuvent suivre le comportement de l’assuré en direct , en enregistrant les heures , les lieux et les conditions   de   circulation durant ses trajets , en observant s’il accélère rapidement ou s’il conduit à une vitesse élevée , voire excessive, s’il freine ou tourne , s’il met son clignotons ou tourne     brusquement « . Avec une approche coercitive pareille , nous ne sommes pas loin de persécution du conducteur d’un véhicule à moteur !


Par ailleurs, à mesure  que la certitude se substitue à l’incertitude, les primes d’assurance qui, auparavant reflétaient  les aléas inévitables de la vie quotidienne , peuvent grimper ou chuter d’un milliseconde à l’autre , grâce à la connaissance précise  de la vitesse à laquelle vous conduisez vers le lieu de votre travail  , après une matinée particulièrement tendue, passée à vous occuper d’un enfant malade , ou d’un dérapage plus au moins contrôlé effectué au parking du supermarché  du coin .

Toutefois les outils télématiques ne visent pas seulement à savoir agir. L’assurance    au comportement promet aussi de réduire les risques à travers les mécanismes conçus pour modifier les conduites et surtout accroître les gains . Cela passe par des sanctions , comme la hausse des taux d’intérêts en temps réel, les malus , les blocages du moteur, ou par des récompenses , comme des réductions, des bonus en forme de bons points à utiliser pour les prestations futures  (…)  En effet, Spircon, qui se décrit comme « la plus grande entreprise de télématique » , dans son domaine, suit la surveillance   des véhicules et des conducteurs , pour les agences de location , les assureurs et les propriétaires de parcs automobiles . Son « son système de gestion   des dommages collatéraux , lié à la location « déclenche des alertes     chez les conducteurs qui ont un retard de paiement , bloque la voiture à distance, quand le conducteur ignore ces injonctions feutrées qui généralement aboutit à l’arrêt du véhicule en vue de sa récupération .


La télématique inaugure ainsi une nouvelle ère , celle du contrôle comportemental . Ce qui laisse aux assureurs   toute la latitude de fixer les paramètres de conduite : ceinture de sécurité, vitesse, temps de pause, accélération, temps de freinage etc. Qui s’ajoutent à   une panoplie de coercitions liées à la validité du permis dans des zones d’accès restreint .


Fort de ces informations techniques les algorithmes surveillent , évaluent et ajustent les primes d’assurance en temps réel . Comme rien ne se perd, « les traits de caractère du conducteurs établis par le système de surveillance « , seront vendus aux publicitaires , lesquels cibleront les assurés par des publicités envoyées sur leurs téléphones portables et la boucle est bouclée .


TERRAIN DE JEU GRANDEUR NATURE


En juillet, 2016, la logique de chasse aux données, qui se cache derrière les jeux, multiples et variés se précise : en plus des paiements pour les options supplémentaires, du jeu, « Le modèle économique de Niantic , contient une seconde composante , à savoir le concept de lieux sponsorisés « , ayant reconnu, M. Hanke , dans un entretien au « Financial Times « .  Il s’agit d’un nouveau flux de revenus prévu , depuis le départ : « les entreprises paieront Niantic pour figurer parmi les sites du terrain de jeu virtuel , compte tenu du fait que cette présence favorise la fréquentation .  Quant à la facturation, elle s’effectue sur la base d’un « coût de visite » , semblable au coût par clic , pratiqué par les annonces publicitaires de Google .


Il s’agit d’un chaînage rodé pour capter l’argent au vol :  pas revenus issus du monde réel censés augmenter selon   la capacité de Niantic à pousser les gens vers certains sites précis , tout comme Google ayant appris à extraire toujours plus de données comme un moyen d’adresser des publicités en ligne à des personnes bien précises .


Les composantes et les dynamiques du jeu , associés à la technologie de pointe de la « réalité augmentée « , chère aux populistes de tout bord , incitent les gens à se rassembler dans des lieux du monde réel   appartenant aux marchés de prédiction comportementale deNiantic . 


Comme bien noté le « Financial Times « dans ses différentes éditions, « La capacité du    jeu à servir de vache à lait pour les marchands et autres lieux de fréquentation en quête de fréquentation intense et /ce pour nourrir les spéculations « .


Il ne peut y avoir de revenus assurés , si on ne se donne pas les moyens. En effet,  les nouveaux instruments internationaux de modification comportementale inaugurent une ère réactionnaire où le capital est autonome et les individus hétéronomes . La possibilité même d’épanouissement démocratique et humain exigerait le contraire .  Ce sinistre paradoxal du capitalisme de surveillance généralisée et une économie d’un nouveau genre capable d’aliéner les utilisateurs de ces nouvelles technologies faussement intelligentes .




AMAZON :  EMBOURBÈ   DANS   LA TOURMENTE DE LA RECONNAISSANCE FACIALE



Plus de cinquante chercheurs en intelligence artificielle ont appelé AMAZON à cesser de vendre ses logiciels à la police . En parallèle , le gendarme boursier américain force la multinationale à faire voter ses actionnaires à ce sujet .


Pour plus de transparence voici AMAZON en Chiffres


  • CAPITALISATION BOURSIERE :  731 Milliards de dollars ;
  • CHIFFRE D’AFFAIRES :  117 milliards de dollars ;
  • BENEFICE NET : 3 milliards de dollars ;
  • EFFECTIFS A TEMPS PLEIN : 556 000 ;
  • ANNEE DE CREATION : 1994 ;


Désormais , il est impossible d’éviter,  pour   les géants du numérique d’éviter les questions liées à l’éthique bannie de leur logiciel de base .  Alors que Google ayant dissous , une    semaine après sa création , son « comité d’éthique externe « , dont plusieurs membres étaient contestés en interne ; c’est désormais AMAZON qui est dans   l’œil du cyclone , après que cinquante chercheurs en intelligence artificielle ayant sommé la multinationale de cesser immédiatement la vente de ses logiciels de reconnaissance faciale aux autorités , car ils estiment qu’ils comportent par trop de biais .   Cependant cette pression ne vient pas que d’experts en intelligence artificielle externes . En effet,  la SECURITY and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine ,  force AMAZON à faire voter ses actionnaires sur cette technologie .


Connue , particulièrement par son E-commerce, AMAZON est à la pointe de la reconnaissance faciale , via son service baptisé « Rekogniion « , disponible via sa plate-forme CLOUD AMAZON WEB services . Ce logiciel est capable d’identifier des individus ,tant au sein d’images vidéo . Disponible depuis 2016, Rekogniion est notamment utilisé par les polices de Floride et de l’Oregeon et celle d’Orlando,  en Floride .


Par ailleurs, le problème , c’est que ce logiciel n’a pas été jugé fiable par le groupe d’experts , et comprend même des biais , avertissent les 50 chercheurs, dans une lettre ouverte . Recognition , n’est pas aussi performant pour reconnaître des personnes de couleurs . Une étude du Massachusetts technologies Institute , montrait récemment que 19% des cas le logiciel confondait des hommes et des femmes à la peau foncée, on peut le qualifier de logiciel raciste . En effet, en 2018, plus de 300 organisations emmenées par l’Américain Civil Libération Union, avait déjà alerté AMAZON .



LA MULTINATIONALE S’EST DÈFONDUE À PLUSIEURS  REPRISES   , EN AFFIRMANT N’AVOIR JAMAIS EU CONNAISSANCE D’UN TEL DYSFONCTIONNEMENT DE SON PROGRAMME


La multinationale s’est défendue à maintes reprises en affirmant n’avoir eu   la preuve de dysfonctionnement de son programme . Un argument insuffisant du point de vue des critiques de Recognition , qui estiment que cela n’exclut pas que le logiciel ait crée des problèmes , d’autant qu’il n’existe aucune loi aux Etats-Unis à ce sujet (…)  A ce sujet, comme le signalait , cette semaine, le site spécialisé « The Verge », de Google, refuse de son côté de vendre son logiciel de reconnaissance faciale à cause du risque d’abus potentiel .


De son côté, Microsoft demande que les autorités américaines encadrent ces logiciels au niveau légal . Déjà, deux requêtes d’actionnaires sont pendantes . Cette affaire ne se joue pas encrée AMAZON et des acteurs externes . Elle se déroule aussi entre multinationales et actionnaires. Déjà, mercredi, la SEC avait foré la société à prendre en compte deux requêtes portant sur la reconnaissance faciale .


La première, exige qu’AMAZON qu’elle cesse de proposer ses logiciels à des autorités , à moins que sa direction n’estime publiquement qu’ils ne violent pas des libertés publiques . La deuxième, exige qu’un audit détermine si Recognition nuit aux personnes dont les images sont scannées .


Par ailleurs, d’après ces documents sur le site de la SEC, consulté par REUTERS , AMAZON, à deux reprises , le 28 Mars et le 3 Avril, avait demandé au gendarme boursier, de ne pas se plier à ses demandes .  Par deux fois , la SEC, a ordonné à la multinationale de faire voter ses actionnaires sur les deux requêtes .


Selon CNN, il semble peu probable que ces deux demandes obtiennent une majorité de voix, sachant que la date du vote n’est pas encore fixée . Cependant , le vote pourrait être déjà , une victoire en soi, pour l’Organisation Open MIC, qui encourage l’activisme des actionnaires .



CONCLUSION



Les GAFA,  qui à leur début, étaient   un modèle de l’effort, de l’indépendance d’esprit et la convivialité ont complètement changé après leur entrée triomphale en bourse,  ,une décennie plus tard .  Elles se sont développées,  très vite , trop vite disent les connaisseurs de ce phénomène. Leur emprise sur l’économie réelle est devenue telle, que tout le monde veut les taxer : lourdement en Europe, modérément ailleurs . Les GAFA doivent rendre compte et doivent payer leurs impôts comme tout un chacun , faute de quoi , ils deviendront parias   à jamais et devront se justifier devant la justice .










REFERENCES


  • ALTERNATIVES ECONOMIQUES -Décembre 2018 – No 385 :
  • LE MONDE DIPLO MATIQUE No 788 – Janvier 2019 ;
  • Journal - « LE TEMPS « Finances 05/04/ 2019 ;






DR BEN ABDALLAH MOHAMED ;

DR OF BUSINESS ADMINISTRATION ;

SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAGHREB ;

AUTEUR DE « L’INTEGRATION ECONOMIQUE DU MAGHREB,

ENTRE LE POSSIBLE & LE  REALISABLE   » ;

EDITEE PAR NOTRE SITE  www.dr-ben-abdallah.ch;


&


EDITORIALISTE- REDACTEUR EN CHEF DU SITE  INTERNET   


www.dr-ben-abdallah.ch


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30  avril   20 19