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EDITORIAL ECONOMIQUE


G7 OTTAWA :  CHRONIQUE D’UN ECHEC ANNONCÈ

Aujourd’hui, 8 juin   2018 s’ouvre la conférence du G7 à Ottawa, sous des auspices négatifs à cause des sauts d’humeur   de Mr  Donald Trump qui veut jouer les équilibristes et faire passer les intérêts des Etats-Unis par-dessus des intérêts des autres membres de cette institution informelle. Car depuis sa création, cette institution n’a aucune existence formelle. Elle prit naissance   au forum de Davos, il y a une trentaine d’année, où le gotha de la finance rencontre le gotha politique pour parler de tout et n’importe quoi.

Ce G7, qui rappelons le, regroupe les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Japon, soit les pays les plus industrialisés. Manque à l’appel une ancienne grande puissance industrielle et politique, la Russie de M. Vladimir Poutine qui se démène contre   vents et marais pour reprendre sa place de deuxième puissance mondiale perdue en 1991, après la première guerre du Golfe et l’arrivée controversé au pouvoir de Boris Eltsine à la faveur d’un   coup d’état déguisé contre Michaël Gorbatchev, fossoyeur de l’Union Soviétique.

Ce sommet de G7reste boiteux, car s’il était logique d’exclure la Russie du G8, il serait tout aussi normal d’écarter les Etats-Unis du G7. Quant à la devise commerciale de ce G7, elle serait : « frappe tes alliés et capitule devant tes ennemis «.  Telle pourrait être la devise commerciale de Donald Trump.  En effet, le meilleur « deal maker « de l’histoire du monde, comme il se décrit lui-même, soigne les alliés traditionnels des Etats-Unis : taxes sur l’acier et l’aluminium européens. Au nom de « la sécurité nationale « qui s’ajoutent aux menaces de sanctions contre les entreprises européennes actives en Iran. Ensuite, il attaque l’accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada, qui s’ajoutent aux pressions contre   la Coré du Sud et le Japon. Décidément, le First American carbure à plein tube !

En effet, Donald Trump se montre intransigeant envers les tenants d’un ordre libéral ouvert. A l’inverse, Donald Trump, promettait de faire rendre gorge aux industriels chinois qui contribuent à creuser un déficit commercial abyssal avec les Etats-Unis. Résultats des courses ? Jeudi, le Président signait un deal avec la Chine pour sauver le ZTE, géant chinois des télécommunications menacées par des sanctions américaines pour avoir violé un embargo sur l’Iran et la Coré du Nord, voté par le Congrès.

Par ailleurs, tout le monde se souvient de l’amande infligée à la banque BNP Paribas, pour les mêmes raisons : en 2014, soit 4,9 milliards de dollars. Pour ZTE, Trump s’est arrangé avec la Chine pour un montant d’un milliard de dollars. D’où la question se pose : est-ce le financement chinois d’un projet immobilier en Indonésie auquel la famille Trump est associée qui a fait la différence ?

Ou alors l’accès facilité au marché chinois pour les produits d’Ivanka Trump, fille du président ? Les vagues de promesses de Pékin de rééquilibrer les échanges n’apportent, en tout cas rien de nouveau au bras de fer sino-américain.  « Punis les démocrates et flatte les autocrates «, ça pourrait être la nouvelle devise de Donald Trump. En effet, pour passer un deal, il faut d’abord traiter entre hommes sans entraves intitules :   Union européenne, l’ONU, l’OMC, tout accord multilatéral, toute procédure démocratique sont d’autant d’entraves à la bonne marche d’un deal, qui se négocie en bilatéral, au bluff. A l’inverse, avec un autocrate, le président se sent en ligne directe, comme   entre partenaires d’un poker, capables de prendre des décisions rapides, d’établir des connexions émotionnelles, libres de casser les codes.

Il est donc logique que Donald Trump ait proposé que la Russie réintègre le G7 – dont elle avait été suspendue – après l’annexion du Crimée. Alors qu’il s’envolait pour le Canada prendre part au sommet du groupe. Par ailleurs, le G7 : voilà des années que se pose la question de l’utilité d’un rendez-vous instauré en 1975 par la France et qui regroupait alors les plus grandes économies du monde afin d’harmoniser leur politique financière. Aujourd’hui, le G20, est plus représentatif et légitime qu’un club réunissant les grandes économies arrimées au multilatéralisme, aux valeurs démocratiques et au libre- échange. Selon ce critère, il était logique d’exclure la Russie.  Il serait tout aussi normal à présent que les Etats-Unis soient écartés.

En effet, à la veille de ce sommet, on a beaucoup parlé d’un G6 faisant front à Donald Trump. Il faudrait plutôt parler d’un G7 moins un, les Etats-Unis, se mettant eux-mêmes   hors- jeu. Cependant, peut-on parler de front ? Le Japon d’Abe reste prudemment dans l’ombre de son protecteur américain en Asie. Les Européens avancent en pagaille : l’Italie Giuseppe Conte, semble plus proche de Washington que de Berlin, ou Paris, alors que le Royaume -Uni est paralysé par le Brexit. Quant à l’Allemagne, elle joue le jeu de résistance minime, craignant la salve d’une taxation de son industrie automobile, ce que serait une déclaration de guerre commerciale en bonne et due forme. Restent la France et le Canada, soutenus par l’Union européenne (...) 

AU SOMMET DU G7, TRUMP SEUL CONTRE TOUS

Jamais un G7 ne s’est annoncé aussi tendu, sur fond de guerre commerciale, entre les États-Unis et leurs alliés, de bras de fer sur le climat et de crise transatlantique, après le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien.  Jamais non plus, Washington n’a été aussi isolé au sein de cette instance regroupant, outre les États-Unis, le Royaume -Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et le Canada « il ne s’agit plus de G7, mais d’un G6+1 « la formule lancée l’an dernier, lors du précédent sommet à Taormine en Sicile « a depuis fait florès.

Déjà alors, se dessinait des oppositions entre le nouveau locataire de la Maison blanche et ses alter ego, dont bon nombre étaient aussi des néophytes, à commencer par Emmanuel Macron, mais aussi la première ministre britannique, Theresa May, ou le président du Conseil italien d’alors Paolo Gentilini, dont le successeur Guiseppe Conte, représentant de la coalition antisystème de la Ligue et le mouvement 5 étoiles, au pouvoir à Rome, sera cette année le seul nouveau visage.

En effet, cette instance créée en 1975, à l’initiative du président Giscard d’Estaing afin de réunir les principales puissances économiques démocratiques «, ne prétend pas être un directoire du monde. Les réunions du G7 tiennent plutôt d’un entre-soi informel où les chefs d’État ou de gouvernement   discutent d’autant librement qu’il n’y a pas de décision à prendre. Mais depuis l’arrivée de Donald Trump, ce dialogue devient de plus en plus difficile.

Par ailleurs, avant de se rendre sur les lieux du sommet qui s’est déroulé les 8 et 9 juin dernier à La Malbaie, à 150 KM de la ville de Québec, le président français s’est arrêté à Ottawa pour s’entretenir avec le premier ministre canadien M. Justin Trudeau.

Cette rencontre informelle entre le   président   français et le premier ministre canadien entre dans le cadre de l’élaboration d’un front commun face à Washington, notamment dans la guerre commerciale ouverte avec les taxes sur l’acier et l’aluminium, que l’administration américaine a finalement décidé d’appliquer   à ses alliés européens, comme au Canada et au Mexique.

Les deux leaders quadragénaires sont aussi attachés, l’un que l’autre, au multilatéralisme qu’au libre-échange. L’un comme l’autre a aussi tenté, sans succès, aucun, d’amadouer le président américain, avec qui ils ont longtemps entretenu de bonnes relations personnelles, pour le faire revenir sur sa décision. Depuis, Justin Trudeau a annulé sa visite aux Etats-Unis et imposé des taxes aux importations américaines.

DE TRES SERIEUSES CONTROVERSES !


En effet, le président français est le plus ferme à réagir côté européen. A en croire CNN, une conversation téléphonique le 31   mai, avec son « ami » Donald, Trump, qui n’aime guère être critiqué, aurait été « terrible «, mais l’Élysée, dément. Donald Trump, en tout cas faire bien peu de cas des avis d’Emmanuel Macron, qui n’a cessé de lui répéter que l’on ne fait pas « de guerre commerciale entre les alliés «. Le G7 sera l’occasion d’un nouveau tête-à-tête entre les deux chefs d’État, un mois et demi après la visite à Washington d’Emmanuel Macron.

Encore virtuelles, il y a un an, les lignes de fractures entre les Etats-Unis et leurs partenaires sont devenus plus évidentes. « Donald Trump se pose en perturbateur radical, et au-delà de telle ou de telle mesure protectionniste occidentale, il semble décidé à remettre en cause un système de libre échange qu’il juge injuste «, analyse Laurence Nadon, responsable du programme des Etats-Unis de l’Institut français des relations internationale (IFRI), soulignant qu’il n’y a guère de compromis à espérer avant les élections de mi-mandat en novembre prochain.

Par ailleurs, l’acier ne représente qu’une part minime des exportations européennes vers les Etats-Unis, mais les 28 craignent que des mesures similaires visent ensuite les importations d’automobiles, ce qui toucherait, en premier lieu l’Allemagne. Une rude tâche attend donc au G7 Emmanuel Macron, leader des européens présents, alors que Theresa May est engluée dans le Brexit, que Guiseppe Conte est aussi inexpérimenté qu’illisible et qu’Angela Merkel est affaiblie dans son propre camp. En effet, si la chancelière allemande reste ferme dans ses propos, affirmant s’attendre à de « sérieuses controverses » et reconnaissant de « nombreuses différences «, entre les   Etats-Unis et leurs partenaires, certains craignent, à Paris, comme à Bruxelles, que Berlin soit tenté de faire cavalier seul pour trouver un arrangement avec Washington.

PALABRES INEFFICACES APRES LE RETRAIT DE TRUMP DE L’ACCORD DE JUILLET 2015, SUR LE NUCLEAIRE IRANIEN       !

L’autre grand sujet de confrontation à la Malbaie. Paris, ainsi que Londres et Berlin, estiment qu’il est impératif de maintenir ce texte, qui met sous contrôle international le programme nucléaire iranien, en échange d’une levée de sanctions. En même temps, ils reconnaissent la nécessité de le compléter sur le programme balistique de la République islamique d’Iran.

L’urgence reste d’éviter que les Iraniens se retirent aussi de l’accord, lui donnant ainsi un coup de grâce, ce qui arrivera immanquablement s’ils n’en dégagent aucun bénéfice. Or les sanctions américaines ciblent toutes les entreprises, y compris non américaines, continuant à travailler avec l’Iran.  Par ailleurs, malgré les plaidoyers des Européens, l’administration Trump n’est guère disposée à accorder de quelques exemptions.

« En effet, le défi est d’essayer de préserver la formule d’unité du G7 et vis-à-vis de l’extérieur mais il ne faut pas hésiter à exprimer de manière ferme et forte les intérêts de la France et de l’Europe «, averti l’Élysée, «. Au-delà même des points les plus litigieux, il serait difficile d’arriver à un consensus sur les thèmes officiels prévus par la présidence canadienne en l’occurrence, la croissance inclusive, avenir du travail du commerce, paix, sécurité, égalité hommes-femmes, changement climatique et enfin, énergie propre.

Par ailleurs, lors du précédent G7, les Etats-Unis avaient refusé de signer le texte final, alors que Donald Trump préparait son retrait de l’accord sur le climat, annoncé quelques jours plus tard.  La semaine dernière à Paris, les Etats-Unis ont refusé de signer la déclaration finale de l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE), rejetant ainsi le principe de négociations multilatérales dénoncées comme « des palabres interminables et inefficaces «. Le G7finance dès le 1er et 2 juin, n’a non plus permis de déboucher sur une déclaration commune. Décidément avec Donald Trump, il n’y a qu’un seul langage qui prime « celui de la force « !

LA RIPOSTE EUROPEENNE SUR LES IMPORTATIONS AMERICAINES

En réponse à la taxation de l’acier et de l’aluminium européens, de nouveaux droits de douane devraient s’appliquer dès juillet 2018, à une série de produits en provenance des Etats-Unis.

En effet, après avoir porté plainte contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), l’Union européenne passe à la deuxième étape de sa riposte à la décision américaine d’augmenter les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européen à partir du   1er juillet. La Commission a annoncé, mercredi, 6 juin, que de nouveaux droits de douane sur une série d’importations américaines devraient s’appliquer à compter du 1er juillet 2018.

Par ailleurs, dans un communiqué, « La Commission européenne s’attend à conclure la procédure, en coordination, avec les États membres, avant la fin du mois de juin, de manière à ce que les nouveaux droits -sur les produits américains – commencent à s’appliquer en juillet « avait déclaré le vice-président de l’exécutif européen, Marc Sefcovic.

L’Allemagne   PRÊTE A UNE GUERRE COMMERCIALE


En effet, ces taxes additionnelles, généralement à la hauteur de 25%s’appliqueront à la totalité ou à une partie d’une série de produits listés par la Commission européenne d’un montant de 2,8 milliards d’euros, parmi lesquels figurent notamment les jeans, le bourbon et les motos.

L’Allemagne, qui a le plus à perdre dans une guerre commerciale avec Les Etats-Unis, était jusqu’à présent plutôt réticente à taxer tous les produits de cette liste, comme le propose la Commission, mais elle semble désormais prête à le faire.

« Nous avons reçu   le    soutien de tous les États membres sur les mesures qui sont aujourd’hui proposés «, ayant d’ailleurs assuré, mercredi, le vice-président de la Commission Jurki Katanien.

Par ailleurs, les règles de l’OMC permettent à l’Union européenne d’instaurer des droits de douanes correspondant, en valeur et en dommages causés par la décision américaine de taxer les exportations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis, soit au total 4,6 milliards d’euros.

PREVENIR LE RISQUE D’ESCALADE


Jurki Katenian  en    a rappelé que les Européens étaient prêts à engager  des  discussions  commerciales avec les  Etats-Unis , en vue d’abaisser les droits de douane , sur les biens industriels , y compris les voitures , afin d’échapper aux taxes américaines . « Ils ont refusé cette offre, mais elle est toujours valide, précise-t-il. Si les Américains veulent commencer à améliorer l’environnement commercial, ils trouveront toujours un ami de ce côté-ci de l’Atlantique «.



LE COUP DE GRÂCE EST ARRIVE IN EXTREMIS TORPILLANT LE G7

Alors que la réunion de la Malbaie était encore annoncée samedi « comme un succès «, une volte-face du président américain a ruiné deux journées de pourparlers entre les principaux chefs d’État occidentaux.

En effet, le sommet du G7 à la Malbaie, petit village de Québec, est passé dans l’histoire à la suite de deux tweets ravageurs du président des Etats-Unis. Contre toute attente, les chefs d’États présents avaient trouvé, samedi un consensus pour signer une déclaration commune. Donald Trump y avait donné son accord. Mais deux heures plus tard, l’homme   le plus puissant du monde a changé d’avis ! A qui la faute ? Au premier ministre canadien, Justin Trudeau, selon le locataire de la Maison-Blanche.  Des déclarations à répétition du chef du gouvernement canadien sur la guerre commerciale que mènent les Etats-Unis contre le Canada fait voir rouge à Donald Trump.

« Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a agi d’une manière très douce et très faible pendant notre rencontre, avant de dire en conférence de presse, après mon départ, que les tarifs douaniers des Etats-Unis étaient insultants (…)  Et qu’il ne laisserait pas bousculer.

« Très malhonnête « , a écrit Trump  et d’ajouter , dans un second tweet : »en raison des fausses déclarations de Justin lors de la conférence de presse et du fait que le Canada  facture d’énormes tarifs à nos agriculteurs , à nos travailleurs et aux entreprises des Etats-Unis , j’ai donné instruction aux représentants américains de ne pas approuvé le communiqué , alors que nous envisageons d’imposer des tarifs douaniers sur les automobiles qui envahissent le marché américain « , ayant martelé le successeur  de Barak  Obama . La volte-face du président des Etats-Unis reste la première dans l’histoire du G7.

Quelques heures plus tôt, Justin Trudeau avait pourtant annoncé que le sommet de la Malbaie est un « succès «.  Le premier ministre canadien s’est félicité : « On a su rassurer ceux qui doutaient de notre capacité de travailler ensemble «.  Dans une déclaration commune les chefs d’États présents ont paraphés une déclaration en cinq points.

Elle ne prétend pas régler les problèmes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires, la déclaration de Malbaie promet « d’investir dans la croissance qui profite à tout le monde «. Et de se préparer aux emplois à l’avenir. De promouvoir l’égalité des sexes, de construire un monde plus pacifique et plus sûr et enfin « travailler ensemble à l’égard des changements climatiques «.

Les signataires ont aussi engagé à « moderniser l’OMC » pour la rendre plus équitable dans les plus brefs délais. Nous efforçons de réduire les obstacles tarifaires et les subventions, souligne le communiqué final.

Par ailleurs, le fiasco du G7, dû aux sautes d’humeur de Donald Trump avait surpris les participants. Justin Trudeau n’a pas souhaité faire de déclaration, laissant le soin à l’un de ses porte-parole de dire que le premier ministre n’avait fait que répéter ce qu’il disait depuis des semaines.

L’Allemagne a réagi en disant « s’en tenir au communiqué commun adopté à l’issue du sommet «, alors que l’Élysée a eu des mots plus durs : » Nous avons passé deux jours à avoir et des engagements. Nous nous y tenons, et quiconque les quitteraient le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance «.

Par ailleurs, lors de son séjour éclair de 24 heures, à la Malbaie, Donald Trump avait souhaité une réintégration de la Russie dans le groupe qui redeviendrait le G8. Ses homologues s’y sont opposés, tant que Moscou maintiendrait son annexion de la Crimée. L’unité européenne ayant fonctionné, même, si, pendant un temps, le président du Conseil italien, Guiseppe Conte, a semblé se rallier à Donald Trump, sur la question russe.

En effet, la volte-face de Washington, a causé bien des déceptions, elle n’est pas dénuée de fondement.  Le Canada impose effectivement des tarifs douaniers de 270% sur les produits laitiers américains, tout en restant très dépendant économiquement des Etats-Unis.

Par ailleurs, 75%ndes exportations canadiennes vont chez son voisin. En cas de guerre commerciale, plusieurs secteurs d’activité canadiens seraient menacés par les Etats-Unis : l’automobile, les produits pharmaceutiques et les produits laitiers, sont aussi le bois d’œuvre.

Et lorsque Donald    Trump parle d’imposer des tarifs douaniers sur l’automobile, il ne vise pas que l’Allemagne et le Japon, mais aussi le Canada. Plus de 125 000 Canadiens sont salariés dans les usines d’assemblage de Ford et General Motors de l’Ontario. Quelques 96% des exportations canadiennes d’automobiles sont destinées aux Etats-Unis. Les échanges entre les deux pays sont déséquilibrés dans ce secteur.  Les Etats-Unis exportent pour 32 milliards de dollars d’automobiles au Canada, alors Qu’Ottawa en expédie pour 57 milliards de dollars, vers son voisin.

Pour comprendre le coup de théâtre de Donald Trump et son attitude vis-à-vis de son partenaire canadien, il est important de souligner que les deux pays sont   en   pleine réorganisation de l’Alena avec le Mexique et que les négociations piétinent.   Et depuis quelques jours de sa rencontre avec Kim – Jong un, Donald Trump ne peut pas se passer pour un faible (…)



TRUMP CONTRE TOUS

Pour justifier son comportement de mâle alpha, les Etats-Unis de Donald Trump, accusent le monde entier, particulièrement l’Europe des 27, leurs proches alliés, de profiter d’eux en leur imposant des conditions commerciales très défavorables. Or en réalité, c’est l’inverse qui se produit. Cependant c’est que domination économique américaine massive sur l’Europe ne se traduit quasiment par aucun flux commercial classique.
La dernière sortie de route de Donald Trump a visé la propriété intellectuelle en Chine.  Les Etats-Unis accusent Pékin d’inonder son marché de contrefaçon en imposant des droits   de douane unitifs sur les produits technologiques. » Made In China «.

En effet, cette fois-ci les Etats-Unis ont lancé une offensive sans égal contre la Chine, qu’il accuse de ne pas respecter la propriété intellectuelle et d’inonder le marché de contrefaçons. Donald Trump ayant annoncé, vendredi, l’imposition des droits de douane punitifs à la hauteur de 12,5 milliards de dollars sur les produits importés de Chine et ayant un composant technologique sur le plan industriel.

Cette mesure, qualifié de drastique par beaucoup de pays, entrera en vigueur le 6 juillet prochain. Elle doit compenser le vol, estime Washington, de la propriété intellectuelle des technologies américaines. En effet, jusqu’à présent, la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis concernant l’acier et l’aluminium et ciblait de nombreux pays, y compris leurs alliés les plus proches, en l’occurrence l’Union européenne.

L’Union européenne est sur la même longueur d’onde que les Etats-Unis, elle vient de déposer une plainte contre la Chine à ce sujet auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Cette plainte vise particulièrement le commerce inéquitable. « Ma formidable relation avec le président Xi est la relation de notre pays avec la Chine sont importantes pour moi, cependant, le commerce entre nos nations est très inéquitable «, ayant déclaré Donald Trump dans un communiqué. Cette situation ne peut plus durer, selon Washington, notamment en ce qui concerne des pratiques jugées déloyales concernant l’acquisition de la propriété intellectuelle et de technologies américaines.

Par   ailleurs, le président ayant prévenu qu’en cas de représailles chinoises, il prendrait de nouvelles mesures … Les Etats-Unis craignent que la Chine ne réalise son ambition de devenir une puissance technologique.  Le mois dernier, Wilber Ross, secrétaire d’État au commerce, avait déclaré que « l’objectif de Pékin de devenir un acteur incontournable de la technologie mondiale «, était effrayante.

Par ailleurs, les analystes sont perplexes par rapport à la stratégie américaines. Selon Christos Cabolis, professeur à IMD, École de management à Lausanne, le président américain est imprévisible et déroutant « nous ne pouvons pas savoir s’il pratique son art de la négociation jusqu’au bout, à savoir pousser   l’autre partie dans ses derniers retranchements, jusqu’à obtenir des concessions « explique-t-il.

Tout en ajoutant « l’offensive américaine est d’autant plus étonnante, que les négociations entre Pékin et Washington en vue de trouver des compromis se poursuivent «. Les chinois ont largement contribué au succès du président américain sur le dossier de la Coré du Nord, rappelle-t-il. Ils ont   aussi proposé d’augmenter substantiellement leurs importations venant   des Etats-Unis.






CONCLUSION


Notre site  www.dr-ben-abdallah.ch  a consacré au G7, G8, G20 plusieurs éditoriaux qui se sont sous soldés par un semi-échec ou un échec retentissant comme ce dernier sommet qui laisse un goût amer de l’unilatéralisme américain incarné par l’administration Trump qui, somme toute, applique bêtement ses promesses électorales qui sont à mille lieux des réalités mondiales.

Après la crise financière de 2008, le monde a failli se dérober sous nos pieds. N’épargnant personne. Riches et pauvres étaient, pour une fois à la même enseigne. Mais le sens de responsabilité a vaincu : les banques défaillantes ont été renflouées par les deniers publics et les plus véreuses   ont disparu notamment Lehmann   Brother. qui est en réalité la banque des traders et non une banque universelle. La crise fut longue et chacun à son niveau a laissé   plus au moins de plumes proportionnellement    à son activité et son niveau de vie.  La sortie de crise a eu lieu par la solidarité nationale et internationale. Chacun d’entre-nous, assuma sa part de cette crise. Les huit ans de gouvernance par Mr Barak Obama, étaient pour quelque chose. C’était le seul président qui a pensé aux pauvres Américains   en instaurant l’Obama Care. Elle n’est pas parfaite, mais c’est un début.

Cet élan solidaire est happé par l’élection d’un improbable président, se dit milliardaire, au passé douteux (probablement ayant des ramifications   au Klux – Klux Klan, une organisation raciste blanche très violente. Mais grâce au sacro-sainte « liberté individuelle, cette organisation a le droit de s’exprimer et tant mieux. La liberté a un prix …

Sur le plan économique, Donald Trump, veut dominer la planète et il a les moyens qui échappent à tout contrôle. Les mastodontes internationaux « LES GAFA « Apple, Facebook, Amazon » qui n’engendrent quasiment aucune exportation aux États-Unis vers l’Europe. Même les produits Apple fabriqués en Asie ne transitent pas par les Etats-Unis quand ils sont vendus en Europe.

Il va de même, pour les chaussures ou les vêtements Nike ainsi que les films de Walt Disney, ou Star War avec les multiples produits dérivés fabriqués en Asie. Quant aux entreprises comme McDonald’s ou Coca Cola, elles se procurent quasiment tout ce qu’elles vendent dans les pays où elles opèrent.

Ces entreprises américaines se contentent de rapatrier leurs profits, sans payer d’impôt en Europe grâce à une mauvaise organisation dans les pays de l’Union qui pratiquement la sous-enchère fiscal intereuropéen. Le pire, c’est que ces profits font escale dans les paradis   fiscaux et disparaissait des bilans commerciaux dans la balance des paiements bilatérales et ne permette pas de rééquilibrer la balance des capitaux entre l’Europe et les Etats-Unis.

Alors que les Européens, eux, exportent plus de produits classiques : automobiles, machines, produits agricoles etc…Et directement vers les Etats-Unis … On est donc loin de pense que dans les conditions actuelles, l’Europe affiche un excédent commercial avec les États-Unis. Celui-ci est trompeur, dans la mesure où l’équilibre réel des relations économiques, est tronqué et les plaintes de Donald Trump sont le moins qu’on puisse dire, injustifiées.







REFERENCES

ATLAS SOCIO-ECONOMIQUE DES PAYS DU MONDE

EDITION LAROUSSE  2014 -Paris – France 2014




DR BEN ABDALLAH Mohamed;
DR OF BUSINESS ADMINISTRATION 
SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAGHREB ;
AUTEUR DE « L’INTEGRATION ECONOMIQUE DU MAGHREB
ENTRE LE POSSIBLE & LE REALISABLE », EN LIGNE SUR NOTRE SITE,


&

EDITORIALISTE-REDACTEUR EN CHEF DU SITE
DEMEURANT SIS  1202 GENEVE



Fait à Genève le 05/07/ 2018