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EDITORIAL POLITIQUE

PROLOGUE 

SYRIE :  L’OCCIDENT JOUE AVEC LE FEU …


En bombardant la Syrie, sans mandat de l’ONU, l’Occident agit en maître absolu de l’univers, ce qui pose un grand problème à la communauté internationale.  Il est vrai, que la Syrie avait commis l’impair d’utiliser les gaz toxiques interdits depuis des lustres et leur utilisation expose le pays à des sanctions légales, après délibérations du Conseil de sécurité de l’ONU. Hélas, le Conseil de sécurité n’a pas pu arriver à se mettre d’accord sur une résolution.  Les Occidentaux ont bombardé des cibles bien précis en Syrie en guise de riposte à l’utilisation des gaz toxiques contre la population civile, notamment des enfants.

Reste à savoir si les frappes occidentales en Syrie sont légales ou non ? Cette question a été débattue à Londres, aujourd’hui, par les chambres londoniennes. En effet, la chambre des communes ayant débattue de la légalité des frappes en Syrie.  Le leader de l’opposition, Jeremy Corbin, a vivement critiqué l’intervention occidentale, sans parvenir à mettre en cause le bien-fondé des frappes.

Le message des missiles :  cent missiles valent-ils mieux qu’un seul ?  En effet, les engins envoyés samedi, en Syrie avaient beau être intelligents, comme l’avait fanfaronné Donald Trump, faute de toute autre perspective, c’est par dizaines que les Etats-Unis, la France et le Royaume Uni ont fait déferler une pluie   pour détruire … Trois sites d’armement chimiques …Efficacité 100%, mais efficience zéro, vous dira un sergent d’état-major.  Ce déchainement de puissance « intelligente « réussira-t-il à convaincre le régime syrien de cesser d’utiliser, avec le soutien russe, des gaz chimiques contre sa propre population ? Ce n’est pas encore clair, tant la première réaction de Damas et Moscou avait consisté à barrer la route aux inspecteurs internationaux censés se rendre à Douma, pour enquêter sur les lieux où s’est produit l’attaque chimique à laquelle répondait la coalition occidentale.

En effet, agir de manière significative, mais sans pratiquement rien toucher ; envoyer un « message clair » à Bachar Al Assad, et Vladimir Poutine, même manière « collatérale «. Par ailleurs, celles qui frappent des trois alliés avaient une signification, c’est surtout celle de leur extraordinaire impuissance et de la terreur provoquée chez eux l’idée de se voir aspirés dans les méandres de cet endroit trouble qu’est devenu le Moyen-Orient.
Cet épisode guerrier rappelle l’attaque contre l’Égypte en 1956 pour punir feu le colonel Gamal Abdel Nasser, quand il avait nationalisé la Compagnie de Suez, responsable de la gestion du Canal de Suez.  Après l’intervention de l’Union Soviétique les assaillants avaient plié bagages. Malheureusement l’histoire se répète …

Pour reprendre   encore les mots de Donald Trump. Cent missiles n’y pourront rien.  Faisant mine de croire à la puissance de son message, la France s’empressait de prôner des négociations de « bonne foi » avec la Russie, semblant presque lui lancer ainsi un appel du pied désespéré et désespérant …

Quant aux Etats-Unis ils démentaient sans sourciller le président français lorsqu’il affirmait avoir « convaincu » Donald Trump de ne pas retirer ses guerriers de Syrie.
Les prochaines batailles auront pour nom Deraa et Idlib, les derniers bastions de l’opposition qu’il reste au régime syrien à conquérir dans le sang.  Au passage, les occidentaux ont démontré à quel point cette guerre syrienne divise l’opinion publique et les soutiens dont disposent ,  particulièrement, en Europe , les « régimes  forts «  d’Assad ou de Poutine, comme l’ont notamment démontrés les réactions à Westminster au discours de la Britannique Theresa  May , bien d’avantage   que  garantir l’intangibilité de la fameuse « ligne rouge «  que représente l’usage d’armes chimiques ,  cette   pseudo-démonstration de force aura surtout servi à montrer l’espace considérable dans lequel peut poursuivre  , sans encombre , le massacre qui se déroule en Syrie .



 BREF RAPPEL DES EVENEMENTS EN SYRIE


A la disparition d’Hafez Al Assad, le 10 juin 2000, c’est le fils Bachar, et non Bassel, décédé entre-temps, qui hérite du pouvoir. Sa première et seule initiative   du « printemps syrien « tourna vite court, car le cercles des pouvoirs réels veillent jalousement.

En effet, la vieille garde de son père s’est retrouvée écartée, mais peu connu, le « comité militaire baasiste secret « a repris en main le pays.  Car   cet état caché, dominé par des hommes du renseignement ayant resurgit de nulle part. Aux obsèques de Hafez Al Assad, un colonel   alaouite, réagissant à l’inquiétude feinte d’un fidèle qui se demandait qui pourrait vraiment lui succéder, avait tout simplement répondu : » Nous « !

Beaucoup de pays occidentaux, la France en tête, voient misé sur la capacité de Bachar Al Assad de décongestionner le pays en l’ouvrant progressivement. Ils ont vite déchanté.  En mars 2011, les manifestations de Deraa, qui s’étendirent jusqu’à Homs et Hama, vont alimenter une révolte mal maîtrisée, à son départ et qui a dégénéré, ensanglantât ainsi le pays.

En effet, contrairement aux prévisions hâtivement établies, le régime syrien ne s’est pas effondré et la répression allait de pair.  Le chaos, avec ses milliers de morts, s’est installé en Syrie, pour déborder en Irak. Ce chaos donna naissance à une prolifération de groupes djihadistes financés à outrance par les bédoucraties du Golfe, notamment le Qatar et sa cohorte de mercenaires Tunisiens, Algériens et Marocains qui aspirent à l’édification d’un califat (…) Un retour en arrière de 93 ans (1918 – fin de l’empire Ottoman-2011, le printemps arabe) qui s’est transformé en hiver islamiste nauséabond. Cette contre-révolution vit naissance en Tunisie et s’est étendit jusqu’à l’Égypte et la Libye jusqu’à la Syrie   L’ordre noir est en marche financé par les salafistes saoudiens, Émiratis, et Koweitiens.

L’Algérie, forte de son amère expérience avec les forces réactionnaires avait engagé 200 000 gendarmes et policiers pour parer à n’importe quelle velléité islamiste.

Les services secrets syrien n’avait cessé de l’annoncer, tout en cherchant à manipuler certains groupes   pour   légitimer la guerre menée depuis 2011.  Christian Chenot et Georges Mal Brunot, deux journalistes chevronnés ont commis un chef d’œuvre nommé « Le dossier noir de la relation franco-syrienne *, «, préfacé un général des services de renseignement qui explique les méandres de quarante années de relations compliquées entre la France et la Syrie.  Des relations jalonnées de cadavres, d’affrontements, mais aussi de lunes de miel tant spectaculaires qu’épisodiques. Quarante ans pendant lesquels Paris et Damas n’ont cessé de faire des affaires sans   interrompre le fil de la coopération sécuritaire aux aspects parfois inavouable. Les auteurs le « dossier noir de cette relation quasi schizophrénique. Ils montrent que les dirigeants français ont sous-estimé la solidité du régime de Damas, un monstre froid aux mœurs politiques implacables dont ils n’ignorent pourtant rien de la férocité.

En effet, les présidents successifs ont souvent agi dans l’émotion, la précipitation, voire l’improvisation, jusqu’à aboutir à l’impasse qu’on constate aujourd’hui. Ainsi, au moment où Jacques    Chirac, après l’assassinat de son ami Rafiq Hariri, veut faire « rendre gorge « à Bachar Al Assad, la France livre, dans un grand secret deux hélicoptères Dauphin et fournit à son entourage un système de communications sécurisées. Les anciens Présidents de la République Sarkozy et Hollande, avaient commis à leur tour les mêmes erreurs …En s’aveuglant sur la capacité du pouvoir syrien à se maintenir en place.

Fondée sur des témoignages inédits, l’enquête dévoile des dysfonctionnements entre diplomates et services secrets français   dans   la gestion de la crise et met en lumière l’inconséquence de la classe politique française face aux véritables réalités de ce monde.


QUAND LA France FORMAIT DES EXPERTS CHIMIQUES SYRIENS …

CERS : Centre d’études et recherches scientifiques, que le grand public a découvert ce sigle, fin août 2013, lorsque les services de renseignements français avaient divulgué, un dossier accusant la Syrie d’avoir produit des armes chimiques ayant conduit au gazage d’environ 1'500 personnes dans la Ghouta, une banlieue de Damas.

A cette époque, personne n’y a prêté attention, releva, un expert, cependant la photo du CERS, qui accompagnait le dossier   datant de   1976. C’est-à-dire quatre ans après sa création « …J’ai le CES à cette époque, se rappelle un familier   des   relations franco-syriennes. Il était formé de trois cercles, le cercle central était composé de vieux ingénieurs nazis réfugiés** en Syrie, le deuxième, d’experts issus d’Allemagne de l’Est, et le dernier de spécialistes venus d’Allemagne de l’Ouest.  Tous ces experts Allemands travaillaient fort bien ensemble. Puis les nazis sont morts, et les Allemands de l’Est se sont volatilisés après la chute du mur de Berlin, en 1989. Il est resté les Allemands de l’Ouest et les Français. Car nous avons très bien collaboré, à une époque avec le CERS. C’était le temps de l’ambassadeur F. Rolin « entre 1975 et 1981.

C’est l’un des aspects les moins connus de la vieille et parfois intense coopération entre la France et   la Syrie. Alors qu’au Liban, la France se heurte violemment aux ambitions syriennes, la France lance un audacieux partenariat avec l’entité destinée à former des ingénieurs qui développeront les armes chimiques et biologiques du régime de Damas.

Cette coopération unique, à l’époque, va s’intensifier, quelques années plus tard, après l’ouverture du CERS, lors de la création, en 1976, l’Institut supérieur des sciences appliquées l’ISSAT.

Voici ce qu’on disait encore le site officiel de l’ambassade de France à Damas, en 2009, « L’Issat dont la création a été impulsée avec le soutien de l’ambassade de France (les premiers étudiants ont été formés dans nos grandes écoles et   sont devenus professeurs dans l’établissement) accueille des élèves ingénieurs recrutés parmi les meilleurs bacheliers syriens.

Une fois leur scolarité achevée ceux-ci ont vocation d’être employés par le CERS ou par des entreprises publiques.  En effet, entre 1977 et 64 étudiants   syriens ont été envoyés dans 14 écoles d’ingénieurs et 5 autres sans 3 écoles de gestion. Les plus nombreux sont allés à l’école aéronautique de Toulouse, 6 à l’IMPG   de Grenoble.

La leçon que le monde doit tirer après les frappes ses sites chimiques en Syrie, décrit comme « le bon usage de la violence au Proche-Orient « démontre désormais que le timide raid des Occidentaux au Proche-Orient, démontre qu’au Proche-Orient la force a changé de camp.

Les fanfaronnades ne manquent pas après les frappes occidentales en Syrie : « Mission accomplie ? On a beaucoup moqué D. T. d’avoir repris à son compte la téméraire proclamation de George W. Bush après la chute de Bagdad, en 2003. Nous n’avons pas tort du tout. Le raid de la semaine dernière sur la Syrie, a parfaitement détruit trois sites de production d’armes chimiques. Cependant, détruire un site de production d’armes chimiques n’arrêtera l’utilisation de ces armes contre la population civile.

En effet, la destruction de trois bâtiments à usage chimique, de surcroît vides, après s’être assuré, que personne ne serait tué ou blessé.  Suivis des molles protestations de Russes, des Iraniens et bien entendu des Syriens et leurs alliés du Hozballah au Liban et Hassen Nasrallah, la plus grande autorité chiite au Liban ont tous « salué « l’exploit     technique…Il s’agit d’un aveu de faiblesse flagrant …

Mais cette recette n’est-elle pas, dans le fracas des bombes, une ouverture diplomatique qu’il fallait chercher la solution ? Belle illusion ! Toutes les guerres finissent par s’épuiser, et celle de la Syrie en est arrivée déjà à ce point – bientôt faute de combattants !

En effet, après Ghouta, la grande banlieue de Damas, viendra le tour de Deraa, au sud et de la poche d’Idlib, au   nord ; à l’est, les kurdes abandonnent leur allié américain, ne se maintiendront pas longtemps sur des terres arabes.

En effet, cette reconquête demeure le projet affiché   de   Bachar Al Assad et ses alliés. Avant l’offensive, les portes de Damas, le ministre des affaires étrangères M. Serguei Lavrov, le promettait lui-même : « on fera à la Ghouta la même chose qu’à Aller «.

Par ailleurs, les vainqueurs peuvent dire : « la violence paye «, cependant cette assurance a une cause : le camp d’en face n’y croit plus.  Les   démocraties occidentales, les atlantistes en tête, notamment celles qui ont commis le raid, ne croient plus à cette logique imbécile action-réaction et qui condamnaient en 2011 la brutalité du camp Assad contre son peuple soulevé et annonçaient la chute, ont exclu de passer des paroles aux actes.

Tout   se passe comme les anciens dominants, au bout de leur domination, avaient rendu   les armes. Réserve bienvenue, peut-être. Mais la nature géopolitique a horreur du vide : la faiblesse attire la force.


LE RETRAIT DES OCCIDENTAUX EST SENTI PAR LES POPULATIONS LOCALE COMME UN ECHEC RETENTISSANT …



La machine militaire américaine possède une suprématie manifeste dans presque tous les domaines, mais sa doctrine (derrière les mots qui disent le contraire) et de ne pas s’en servir. Cela est arrivée par étape. Après la défaite au Vietnam, les Etats-Unis ont préféré, en Afghanistan payer   et   armer des mercenaires et des combattants locaux, plutôt que d’envoyer leurs soldats. En même temps, Colin Powell développait une nouvelle doctrine : l’armée ne serait engagée qu’avec l’assurance d’écraser, de submerger l’adversaire. C’est ce qui a été fait deux fois en Irak, en 1991 et 2002. Avec les résultats finalement calamiteux que Robert Gates, chef du Pentagone, sous Bush et Obama, a dit, en se retirant, celui qui prônait un autre engagement du même ordre au Moyen-Orient ferait mieux de consulter un psychiatre.

Gates, a été écouté.  L’Amérique, désormais tire des missiles de très loin et de très haut et n’envoie au sol que des petites unités des forces spéciales, si possible, invisibles. Ses alliés qui en ont les moyens, Grande Bretagne et France, font de même, à leur plus modeste mesure. Les autres Européens ont presque dit adieu aux armes …

En effet, cette retenue occidentale a été de l’autre côté une source d’inspiration. Pour Vladimir Poutine, d’abord. De la Géorgie à la Syrie, avec une grande maîtrise tactique, il a engrangé des gains, par force et par ruse, en s’adaptant à cette nouvelle donne. Il a pu s’emparer de la Crimée, puis effacer dans les faits, la frontière orientale de l’Ukraine parce qu’il avait compris que la résistance, ne serait pour l’essentiel, que verbale. Et, en Syrie, la reculade de Barak Obama et de David Cameron, en 2013, après une attaque chimique déjà, a été pour le président russe, la confirmation qu’il pourrait, sans opposition maintenir et développer son marchepied arabe, dans un arrangement opportuniste avec le maître de Damas et la gourmande République Islamique d’Iran. Cette alliance était nécessaire pour inverser, par les armes, le courant qui avait failli emporter le régime syrien de Bachar Al Assad : la puissance aérienne nécessaire russe, ajoutée aux milices chiites d’Iran, d’Irak et du Liban, mobilisées par Qasim Soliman.

Cet homme est-il, comme dit sa légende, le plus puissant du Moyen-Orient, Général des Gardiens de la révolution iranienne, brillant et cultivé, Soliman est sûrement le produit le plus éclatant des échecs et du retrait occidentaux. Opérateur efficace de la violence, présent sur tous les théâtres militaires, d’Alep, ä Mossoul, il a consolidé les pouvoirs ébranlés de Bagdad et de Damas, après avoir contribué à saigner et à faire partir d’Irak le Corps expéditionnaire américain.

Il s’est même payé le luxe d’obtenir l’appui tacite de l’US Air Force, dans la reconquête de récente de la plaine du Tigre et de Mossoul, parce que l’opinion américaine avait été révulsée par les exactions stupides de l’État islamique.

Par ailleurs, l’aventurisme iranien de la Mésopotamie à la Méditerranée, sur des terres arabes, n’est sans doute pas durable ; le succès russe en Syrie va affronter beaucoup de turbulences. N’empêche, qu’au Moyen-Orient, le terrain acquis à ceux qui usent de la violence de manière déterminée, pas ceux qui retiennent leur force.


LA LEGALITE DES FRAPPES EN SYRIE   SE DÈBATTENT   A LONDRES


A la chambre des communes, le leader de l’opposition, Jeremy Corbin, a vivement critiqué l’intervention occidentale, sans parvenir à mettre en cause le bien-fondé des frappes. En effet, le leader de l’opposition J.C avait vivement critiqué le premier ministre Theresa May pour avoir mené des frappes militaires en Syrie, début d’avril en coordination avec les forces américaines et françaises « toutes les opinions diplomatiques n’ont pas été épuisées «, va-t-il lancé lors d’un débat à la chambre des communes sous les huées des députés conservateurs.
Il a estimé que l’efficacité militaire de l’opération, qui a visé trois sites censés être liés à la production d’armes chimiques du régime syrien qui demeure très discutable. « Pourquoi le premier ministre croit-elle que ces frappes chimiques vont dissuader de prochaines attaques chimiques ? Ne sait-elle pas qu’en 2017, les Etats-Unis avaient déjà procédé à des frappes après une autre attaque chimique « ? En effet, elle se base sur « le droit d’intervention humanitaire « invoqué à plusieurs reprises par le passé.  C’était le cas en 1991, quand une zone d’exclusion aérienne avait été instaurée sur deux tiers du   territoire   irakien, cette même interdiction avait été au Kosovo, en 1999. Juridiquement trois critères doivent être remplis pour permettre cette action a-t-elle ajouté : il faut des « preuves convaincants de souffrances humanitaires extrêmes et à grande échelle « ; il doit être objectivement clair qu’il n’y a pas d’alternative à l’usage de la force ; et celle-ci doit être « nécessaire « ; proportionnée » ; et strictement limitée dans le temps et son objectif.

Pour Theresa May, ces trois critères avaient été respectés. Elle insiste en particulier sur le fait que les frappes ont été ciblées et limitées. « Il ne s’agissait pas d’intervenir dans une guerre civile, ni de changer de régime «. L’objectif était simplement de rétablir la ligne rouge de l’interdiction internationale de l’utilisation des armes chimiques.

EST-CE_QUE TOUTES LES OPTIONS ONT ÉTÉ EPUISEES ?


Ces arguments n’ont pas   convaincu, Jeremy Corbyn, qui s’est historiquement opposé à toutes les interventions militaires britanniques de ces dernières décennies. Selon lui, si la question humanitaire était vraiment urgente, mieux aurait-il valu se pencher sur la souffrance de la population yéménite, en proie de guerre civile ravageuse. Il questionne aussi la responsabilité présumée du régime de Bachar al Assad dans les attaques chimiques sur la Ghouta orientale, qui ont déclenché ces frappes « : tout pousse à penser que le régime était derrière des attaques, mais d’autres groupes en Syrie ont utilisé des armes chimiques par le passé «.

Il demande aussi à Theresa May de faire preuve d’initiative diplomatique aux Nations-Unies pour convaincre la Russie de coopérer. Le premier ministre britannique avait répliqué qu’une telle approche relevait du doux rêve diplomatique. « Nous aurions fait face à un veto de la Russie au Conseil de sécurité «.  Elle rappelle que Moscou a posé son veto à six reprises aux Nations unies, depuis le début de 2017.

L’ISOLEMENT DE JEREMY CORBYN



Le leader travailliste, de l’opposition britannique s’est trouvé isolé dans ses critiques. Non seulement les conservateurs ont soutenu Theresa May, mais une large partie des députés travaillistes ont aussi choisi de se ranger derrière leur premier ministre. « L’inaction peut-elle avoir de sérieuses conséquences « ‘.  A attaquer Chris Leslie, l’un d’entre eux.  Ceux qui ferment les yeux préfèrent ne rien faire pour gagner sur le terrain de la morale le devrait aussi être mis face à leur responsabilité. Va-t-il lancé, debout à quelques rangs seulement derrière Jeremy Corbyn.

En effet, Dominique Grive, un député conservateur, spécialiste du droit international avait moqué la position du leader travailliste, qui exige une résolution des nations unies pour intervenir militairement. « Avec ce point de vue » n’importe quel tyran au monde, « mégalomaniaque «, toute personne voulant mener un génocide, s’il a le soutien d’un membre immoral du Conseil de sécurité des nations unies, pourrait commettre un génocide en complète impunité internationale.

Dans ce cas, « ce serait la mort du système légal international «. Soutenant largement les frappes, en 2003, Tony Blair, avait jugé nécessaire de le faire avant l’intervention en Irak et David Cameron, en avait fait de même, quand il avait décidé d’intervenir en Libye, en 2011.  Puis essayer de le faire pour la Syrie, en 2013. Mais il avait perdu le vote aux communes …

« Il y avait suffisamment de temps pour organiser un débat «, peste Ken Clarke, un député conservateur. Pourquoi attendre aujourd’hui pour en débattre ?  Renchérit Ian Blakford, un député du parti indépendantiste écossais.

Theresa May réplique que l’urgence des frappes, et la coordination avec ses alliées, rendait l’organisation d’un débat parlementaire impossible. Sur ce point, les critiques ont été nombreuses.  Mais pour le reste, les questionnements de Jeremy Corbyn, sont restés bien isolés …


LE COUP DE JARNAC ISRAELIEN

Dans le sillage des frappes occidentale en Syrie, l’État hébreux, joue sa partition contre l’Iran. En effet, après que l’armée israélienne avait attaqué des bases militaires de Téhéran ces derniers jours. Par la voix de son premier ministre, l’État hébreu, avait présenté des « preuves « de l’existence d’un programme nucléaire secret iranien.

Lundi, soir lors d’un discours suivi, dans lequel, le premier ministre israélien a présenté de nombreux documents et plusieurs CD, prouvant le « les mensonges « de Téhéran au sujet de son programme nucléaire. Évoquant, une « archive automatique « de fichiers provenant directement (…) sic ! Prouvant que l’Iran avait toujours poursuivi des objectifs militaires. Apparemment M. le premier ministre israélien enfonce des portes ouvertes puisque l’Agence Internationale à l’énergie Atomique, basée à Vienne avait inspecté minutieusement les installations nucléaires iraniennes et n’a rien relevé d’anormal depuis la dernière inspection. Tout reste à prouver d’un côté comme de l’autre.

En effet, le discours du premier ministre israélien faisait suite à une manœuvre militaire, inédite, quelques heures plutôt, dans la nuit de dimanche, à lundi, au cours de laquelle des bases armées syriennes et des gardiens de la révolution iraniens dans les districts de Hama et d’Alep ont été prises pour cibles.

L’attaque n’a pas   été revendiquée par Israël, cependant, tout porte à croire que l’État hébreu en est responsable. En effet, depuis 2013, Israël mène sporadiquement et discrètement des opérations en Syrie et au Liban chiite, pour assurer sa sécurité (…) Des opérations qui ont pris de l’ampleur ces derniers mois : neuf frappes lui sont imputées, depuis décembre 2017. Celles de dimanche représentent, cependant, un tournant. « Israël a fait en sorte cette fois-ci, que l’Iran ne puisse ignorer qu’il avait été attaqué «, relève Joël Parker, spécialiste de l’Iran auprès du Centre d’études du Proche-Orient Moche Dayan, à Tel-Aviv. Il s’agit, non seulement de détruire des armes menaçant Israël, mais brise la discrétion avec laquelle l’Iran     installe ses bases militaires en Syrie. Il s’agit d’un changement de stratégie manifeste. L’objectif est atteint : les frappes ont provoqué un tremblement de terre de magnitude de 2,6, sur l’échelle de Richter, ce que souligne l’ampleur de l’attaque, et celle de la cache d’armes visée. Un autre élément   indique   un changement dans la stratégie israélienne : le nombre de victimes – près de 40 – alors que l’État hébreu cherchait auparavant à limiter les « dégâts «, affirme JO Parker.  En effet, si Israël a choisi, cette fois-ci, de faire savoir qu’une opération militaire d’ampleur a été menée, c’est parce que le temps presse. « Avec l’envoi d’armes russes à la Syrie, les possibilités de mettre l’Iran en garde diminuent dangereusement «.  Affirme Brandon Friedman, du Centre d’études du Proche -Orient Moche Dayan, à Tel-Aviv. Israéliens et Américains font donc le pari de forcer l’Iran, par la confrontation militaire, à limiter ses avancées en direction d’Israël.

UN CONFLIT ARME ENTRE LES DEUX PAYS, N’EST PAS EXCLU !

L’Iran va-t-elle partir en guerre contre Israël ? C’est le scénario vers lequel on pourrait se diriger, si l’accord sur le nucléaire est abrogé.  « Ce traité est une   des raisons pour lesquelles Téhéran n’a pas encore mené de représailles contre Israël «.  Les Iraniens ont amélioré leur situation, en rétablissant des relations commerciales avec l’Europe et les Etats-Unis.  « Attaquer l’État hébreu aurait mis cet accord en danger «. Affirme Joël Parker. Il y a, en outre peu de chances que l’Iran attaque avant le 6 mai prochain, jour des élections libanaises auxquelles se présente le Hozbollah. L’Iran n’a pas intérêt à déstabiliser le processus électoral, estime Brandon Friedman.

Cependant, tout pourrait se décider le 12 mai prochain, jour où Donald Trump annoncera, si son pays reste ou non dans l’accord sur le nucléaire iranien.  « L’Iran ne bluffe pas., espère que Trump fera preuve de bon sens et maintiendra l’accord «, affirmait lundi soir le chef de l’Organisation de l’énergie atomique, Ali Akbar Selahi. Après la double opération militaire et de communication, menée entre dimanche et lundi par le gouvernement israélien. A ce stade, tout est possible et le pire est à craindre …

Selon toute vraisemblance, Israël se prépare à une guerre   ouverte   avec l’Iran. Il y a des signes qui ne trompent   pas : fort opportunément des « sources américaines « dévoilaient que des chasseurs israéliens avaient réduit en miettes, ce week-end, une base en Syrie, dans laquelle l’Iran avait acheminé plus de deux cents missiles sol-air. « Israël, notaient ces sources se prépare à une guerre ouverte contre l’Iran « et cherchait par tous les moyens d’obtenir un soutien total des Etats-Unis dans cette perspective.  Par ailleurs, Israël devrait résoudre quatre problèmes, surenchérissait, mardi, le ministre de la défense A. Liebermann, un faucon parmi les faucons va-t-on guerre.  Difficile d’affirmer après qu’ils étaient pris par surprise.


ACCORD SUR LE NUCLEAIRE IRANIEN

« Lors d’un échange entre le président français Emmanuel Macron et le président iranien Hassan Rohani, le président iranien a prévenu qu’il n’accepterait aucune restriction au-delà de ses engagements «.

En effet, l’accord nucléaire entre l’Iran et les pays du groupe 5+1, conclu en 2015 ; n’est en aucune manière négociable « ayant déclaré le président iranien Hassan Rohani, à son homologue français Emmanuel Macron, dimanche 29 avril 2018, selon le site Internet de la présidence iranienne. « L’accord nucléaire ou tout autre sujet sous son prétexte n’es en aucun cas négociable «, a déclaré M. Hassan Rohani, lors d’une conversation téléphonique, dimanche avec son homologue français, informe un communiqué des services de M. Rohani.  L’Iran n’acceptera aucune restriction au-delà de ses engagements « conformes aux règles internationales après 2025, va-t-il prévenu. Une position qu’il tient fermement depuis que le président des Etats-Unis, M. Donald Trump, a annoncé sa volonté de se retirer de l’accord en vigueur, s’il n’est pas révisé.

LA France COMPTAIT « RESTER DANS LE CADRE DE L’ACCORD   DE  2015 »

Le président français, pour sa part, « a fait part de son souhait que les acquis de la négociation de 2015 soient préservés et que les discussions puissent s’ouvrir sur les trois sujets additionnels indispensables que sont le contrôle de l’activité nucléaire après 2025, le programme balistique de l’Iran et les principales crises régionales «, précise l’Élysée, dans un communiqué.

Par ailleurs, « Le président de la République française et le président iranien sont convenus de travailler principalement, dans les prochaines semaines sur la préservation du contenu de l’accord de 2015 dans toutes ses composantes, ainsi sur la situation au Yémen et en Syrie «, ajoute le texte. Emmanuel Macron a également rappelé à son interlocuteur que la France complait rester dans le cadre de l’accord de 2015 et œuvrer pour obtenir des avancés sur les trois sujets évoqués.

Quant au président des Etats-Unis, M. Donald Trump, fervent opposant de l’accord signé en, juillet   2015, doit annoncer le 12 mai 2018, s’il se retire ou non de l’accord nucléaire âprement négocié. Il a donné aux signataires européens du texte – France, Royaume Uni et Allemagne, jusqu’à cette date pour « réparer les affreuses erreurs « de cet accord, faute de quoi, il refusera de prolonger l’assouplissement des sanctions américaines contre la République islamique d’Iran.

CONCLUSION

Entre la France et la Syrie c’est l’amour vache : te l’aime, moi non plus   … En effet après la fin du mandat     de la France sur « Le levant qui englobe la Syrie et le Liban depuis 1948.  En effet, les présidents français successifs ont souvent agi dans l’émotion, la précipitation, voire l’improvisation, jusqu’à aboutir à l’impasse que l’on constate aujourd’hui.

Dans un monde où la pensée unilatérale, identitaire ou dominatrice s’est érigée en Sphinx, où la pensée raisonnable est considérée comme faiblesse, la loi du plus fort s’est imposée pendant les guerres des Bush, père et fils et s’est calmée après.  Le président Obama a essayé vainement à casser la logique de la force imposée par les occidentaux à leurs colla génères Africains, Asiatiques ou Latino-Américains.

Nous   retenons de cette période, le fameux printemps arabe qui, hélas, s’est transformé en hiver islamiste nauséabond.

Le berceau du Printemps arabe, la Tunisie, s’en sort avec de moindre dégât, l’Égypte instaure une dictature militaire implacable face aux Frères musulmans égyptiens. La Libye est en état de décomposition avancée dominée par des factions, faute de reconstruire leur pays se font la guerre. Et enfin la Syrie, pays de culture de création, s’est transformé en enfer sur terre : 5 millions de réfugiés dans le monde, dispersés aux grés des vents.  Qui s’ajoutent aux centaines de milliers de morts et blessés qui s’ajoutent des milliers de parias apatrides disséminés partout dans le monde. Un triste bilan pour un printemps arabe mort-né à la grande joie des obscurantistes de tout poil qui voient dans l’analphabétisme des populations un don du ciel (…)






*Gilles Ménages Histoire du terrorisme Moyen Oriental -Éditions Fayard -2001
** L’espace tribal alaouite à l’épreuve du pouvoir -Texte d’Alain Chouet, paru dans la revue Maghreb -Machrek -1995.








Références

  • ATLAS Socio-économique des pays   du   Monde 2012 – Macro-économie de la Syrie
  • 2012.
Edition LAROUSSE – 2014.
LE DOSSIER NOIRE DE LA RELATION FRANCO-SYRIENNE
Par CHRISTAN Chesnot & Georges Malbrunot – LES CHEMINS DE DAMAS



DR BEN ABDALLAH Mohamed;
DR OF   BUSINESS ADMINISTRATION;
SPECIALISTE EN MACRO-ECONOMIE DU MAGHREB ;
AUTEUR DE L’INTEGRATION ECONOMIQUE DU MAGHREB
ENTRE LE POSSIBLE & LE REALISABLE
EDITE PAR NOTRE SITE INTERNET www.dr-ben-abdallah.ch

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EDITORIALISTE-REDACTEUR EN CHEF ;
RESIDENT SIS   1202   GENEVE
 03 MAI     2018;